| LINGUE1, subst. masc. Arg. Couteau, poignard. Coup de lingue; jouer du lingue. Son visage en lame de couteau et son regard gris froid comme le reflet d'un lingue (Barbusse, Feu,1916, p. 253).C'est le couteau qui a gagné la guerre, par le canon! Un poilu qui tiendrait contre un train blindé lâchera à la seule idée que des types s'amènent avec un lingue (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 220).Rem. Le mot est en voie de disparition, selon Le Breton 1960; on rencontre, au xixes., la forme lingre : Si je savais ça, j'te fourrais mon lingre dans le palpitant jusqu'au manche (Vidocq, Vrais myst. Paris, t. 4, 1844, p. 7). REM. Linguer, verbe trans.,arg. Frapper à coups de lingue. (Ds Rob. Suppl. 1970 et Lar. Lang. fr.). Prononc. : [lε
̃:g]. Étymol. et Hist. 1596 ingre (Pechon de Ruby, La Vie généreuse des mercelots, gueuz et boesmiens ds Sain. Sources arg. t. 1, p. 166); 1612 lingre (Id., La Vie généreuse des mattois, gueuz, boesmiens et cagouz, 31 ds IGLF : cousteau, lingre); 1835 lingue (Raspail ds Le Réformateur, 20 sept., p. 2). Altération du nom de la ville de Langres (Haute-Marne), réputée pour sa coutellerie dès le Moy. Âge. Bbg. Chautard Vie étrange Arg. 1931, p. 596. - Sain. Arg. 1972 [1907], p. 116. |