| LIMPIDITÉ, subst. fém. Qualité de ce qui est limpide. A. − [En parlant d'un liquide] Clarté. La jeune fille prenait les pièces une à une, les agitait longuement, jusqu'à ce que l'eau n'en fût plus troublée, d'une limpidité de cristal (Zola, Rêve,1888, p. 72). ♦ P. métaph. Si Luc avait eu le temps de devenir un homme, eût-il été de tout repos? La pureté, chez lui, ne semblait acquise ni consciente : c'était la limpidité de l'eau dans les cailloux (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 153). − P. anal. Luminosité. Limpidité bleue des Tropiques (Loti, Mon frère Yves,1883p. 16).La nuit (pleine lune) est d'une limpidité merveilleuse (Larbaud, Journal,1932, p. 265).L'opacité de l'air avait fait place finalement à une parfaite limpidité (Ramuz, Derborence,1934, p. 119). B. − Au fig. 1. [P. allus. à la pensée et au mode de son expression] Clarté. Phrase d'une limpidité impérieuse (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 189): ... je dois reconnaître que toutes choses à leur place, dans le livre même, la fusion des éléments est parfaite, et il y a des chapitres entiers où Gide n'a jamais mieux écrit : une limpidité, une aisance, (...) et partout cette musique dont quelque part il nous dit que toujours il se préoccupe d'en oindre ses phrases.
Du Bos, Journal,1925, p. 266. 2. [P. réf. à l'éthique] Pureté. Des appétits essentiellement naturels, auxquels une emprise religieuse, très périmée, lui faisait trouver comme un parfum de vase, crevaient à la surface, et altéraient, pour quelques heures, la morne limpidité de sa vie (Martin du G., Devenir,1909, p. 90). Prononc. et Orth. : [lε
̃pidite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1690 (Fur.); 1841 fig. (Balzac, U. Mirouet, p. 77). Empr. au b. lat.limpiditas « limpidité, transparence ». Fréq. abs. littér. : 201. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 159, b) 301; xxes. : a) 431, b) 297. |