| LIBÉRALISER, verbe trans. Rendre libéral; donner plus de liberté. Libéraliser un pays; libéraliser le régime de la presse (Littré). Des mesures de confiance tendant à libéraliser le régime des internats (Davau-Cohen1972).− Emploi pronom. Devenir plus libéral. Si l'organisation politique s'est libéralisée en Angleterre après les deux révolutions, l'inspiration protestante et l'autoritarisme de l'organisation des entreprises économiques capitalistes ont maintenu dans ce pays les mêmes tendances morales (Traité sociol.,1968, p. 167). ♦ En partic. Rendre plus libre les échanges commerciaux internationaux en réduisant les tarifs douaniers et le contingentement des marchandises. Aujourd'hui, le commerce international s'effectue au sein de structures complexes, constituées par des accords internationaux (...) qui tendent tous, plus ou moins, à libéraliser les échanges et obligent les pays à supprimer ou abaisser sensiblement leur barrière douanière (Boyer, Pêches mar.,1967, p. 120). Rem. On rencontre chez Sainte-Beuve le sens « prêter (à quelqu'un) des opinions libérales »: L'éditeur se piquait d'avoir découvert un Joseph de Maistre tout à fait inconnu avant lui; il le libéralisait le plus qu'il pouvait, et le montrait surtout très-national, antipathique à l'Autriche (Caus. lundi, t. 15, 1860, p. 68). REM. Libéralisé, -ée, part. passé et emploi adj.L'enseignement à temps plein de type secondaire, même très libéralisé, ne convient pas à certains tempéraments ou à certaines formes d'intelligence (Capelle, Éc. demain,1966, p. 103).L'intégration progressive de la France dans une économie internationale de plus en plus libéralisée, soit du fait de la mise en œuvre du marché commun, soit du fait des négociations tarifaires internationales (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr.,1967, p. 121). Prononc. et Orth. : [libeʀalize], (il) libéralise [libeʀali:z]. Étymol. et Hist. 1785 (Chastellux ds Les Mélanges de Morellet, I, 47 ds Brunot t. 6, p. 1232, note 9). Dér. de libéral*, terme pol.; suff. -iser*; une 1refois chez Carloix, I, 31 ds Littré au sens de « donner avec générosité ». L'angl. liberalize « inculquer des idées libérales » est attesté dep. 1774 ds NED. DÉR. Libéralisation, subst. fém.Action de libéraliser; résultat de cette action; toute tendance vers une plus grande liberté. L'harmonisation des charges fiscales et sociales, l'unification des conditions du travail féminin, la liberté progressive d'établissement et la « libéralisation » des échanges de main-d'œuvre sont des mesures de la plus grande conséquence pour nos industries touristiques, mais leurs effets seront tantôt favorables, tantôt défavorables (Jocard, Tour. action État,1966, p. 223).On observe en 1962 une libéralisation des conditions d'attribution des allocations prénatales et des allocations de maternité (Réforme Séc. Soc.,1968, p. 11).On commence à se demander aujourd'hui si les nations sur-développées de l'Est et de l'Ouest ne finiront pas par se ressembler plus ou moins : la « libéralisation » de l'URSS y introduisant progressivement la démocratie politique; la planification condamnant les nations d'Occident à un certain type de socialisation, on irait ainsi vers une « démocratie totale », à la fois politique et économique (Traité sociol.,1968, p. 18).En partic. Le terme libéralisation est habituellement employé par contraste avec libération pour signifier réduction portant sur les tarifs douaniers ou réduction portant aussi sur les tarifs douaniers par opposition à la réduction portant sur les seuls contingents (note de M. Maurice Byéds Romeuf).− [libeʀalizasjɔ
̃]. − 1reattest. 1842 (Richard); de libéraliser, suff. -(a)tion*. L'angl. liberalization « action de libéraliser », est attesté dep. 1835 ds NED. BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 34. - Quem. DDL t. 1 (s.v. libéralisation). |