| LAVANDE, subst. fém. A. − Plante aromatique vivace, de la famille des Labiacées, à petites fleurs bleues ou violacées, très odorantes, disposées en épis terminaux, et qui croît sur les terrains secs et rocailleux. Lavande aspic, officinale, vraie; odeur, parfum de lavande; eau, essence de lavande; sachet de lavande; champ de lavande. Mettre de la lavande dans une armoire pour préserver des mites (DG). Le peu de linge que l'on a trouvé a été mis en place, propre, plié, raccommodé, bourré de fleurs de lavande (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 315).Moi, dit Jurassien, tout ce que je demande, c'est d'être chez moi pour la cueillette de la lavande (Sartre, Morts ds âme,1949, p. 278): ... ils couchaient au petit bonheur de la route, au fond d'un trou de rocher, sur l'aire pavée, encore brûlante, où la paille du blé battu leur faisait une couche molle, dans quelque cabanon désert, dont ils couvraient le carreau d'un lit de thym et de lavande.
Zola,
Œuvre,1886, p. 37. − En partic., en appos. Couleur bleu mauve. J'admirai beaucoup le petit appartement où il nous reçut. Je me souviens surtout de deux admirables Sisley (des paysages de Seine d'un bleu lavande) et, sur la table, de fleurs aux tons très doux (Maurois, Climats,1928, p. 166).Claudie dansait avec un jeune poète qui portait un pantalon de velours lavande, un sweatshirt blanc, et un anneau d'or à une oreille (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 505). B. − P. méton. Essence extraite des fleurs et des feuilles de cette plante et utilisée en parfumerie; le parfum lui-même. Un flacon de lavande. Elle était tout de blanc vêtue et sentait la lavande (France, Dieux ont soif,1912, p. 122). REM. 1. Lavandière, subst. fém.Champ planté de lavande. (Dict. xxes.). 2. Lavandin, lavandain, subst. masc.Hybride de lavande et d'aspic; p. méton., essence aromatique obtenue en distillant cet hybride (cf. Duval 1959).La source débite peu d'eau, mais elle est extrêmement pure et toute parfumée de lavandain (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 333). Prononc. et Orth. : [lavɑ
̃:d]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin xiiie-début xives. lavende (ms. Brit. Mus. Sloanne 1977, fo47, éd. P. Meyer ds Romania t. 44, p. 174); 1383 lavande (Comptes de l'Hôtel des Rois de France aux xiveet xves., éd. L.-C. Douët d'Arcq, 214 : pampes, roses et lavande [...] pour mectre avecques le linge de mondit seigneur); 1586 nom de couleur (Recueil de doc. tirés des anc. minutes de notaires, déposés aux Arch. de l'Yonne, éd. E. Drot, 84 : drap lavande). Prob. empr., malgré la différence des dates, à l'ital. lavanda « id. » (dep. xvies., Mattioli ds Batt.), issu par transposition due à l'usage que l'on fait de la lavande dans l'eau des bains ou pour parfumer le linge fraîchement lavé, de lavanda « action de se laver » (dep. xves., Savonarole, ibid.), empr. au gérondif neutre plur. de lavare (laver*; v. Rohlfs § 1098; FEW t. 5, p. 219b). L'ancienneté de l'angl. lavender (anglo-norm. lavendre, ca 1265 ds NED) et le lat. médiév. lavendula (ca 1250 ds Latham) font cependant difficulté (v. Hope, p. 42). Fréq. abs. littér. : 140. DÉR. Lavandé, -ée, adj.a) Parfumé de lavande. Avec la lavande entre aussi dans l'armoire l'histoire des saisons. À elle seule la lavande met une durée bergsonienne dans la hiérarchie des draps. Ne faut-il pas attendre avant de s'en servir qu'ils soient, comme on dirait chez nous, assez « lavandés »? (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 83).b) De la couleur des fleurs de lavande. Gris lavandé (cf. Littré). − [lavɑ
̃de]. − 1reattest. 1669 gris lavendés (Règl. sur les manuf., août, Teint. en laine, art. 15 ds Littré); de lavande, suff. -é*. BBG. − Arveiller (R.). Méd. et matière méd. R. Ling. rom. 1970, t. 34, p. 182. - Hope 1971, p. 42. - Quem. DDL t. 16. |