| LAUDANUM, subst. masc. A. − PHARMACOPÉE ANC. ,,Opium ramolli dans l'eau, passé avec expression et évaporé jusqu'en consistance plus ou moins grande`` (Littré-Robin 1865). La dose et les vertus du laudanum sont les mêmes que celles de l'opium (Encyclop. méthod. Méd.t. 81808).Beaucoup de femmes (égyptiennes) mâchent de l'encens et du laudanum, afin de parfumer leur haleine (Nerval, Voy. Orient, t. 3, 1851, p. 295). B. − PHARM. Préparation médicamenteuse à base d'opium, utilisée comme analgésique et antispasmodique. Je m'avisai d'un petit flacon de laudanum que je porte toujours en cas de spasme (Mérimée, Lettres ctesse de Boigne,1865, p. 272).Dans les formes à paroxysmes anxieux, le laudanum à doses croissantes et décroissantes donne de bons effets (Codet, Psych.,1926, p. 107).La petite couturière qui loge, elle aussi, à l'auberge voisine a déjà cherché à s'empoisonner avec du laudanum (G. Marcel, Heure théâtr.,1959, p. 120). ♦ Laudanum de Sydenham. Préparation composée de poudre d'opium, de safran, d'essence de cannelle de Ceylan et d'essence de girofle, dosée de telle sorte qu'un gramme renferme un centigramme de morphine (d'apr. Méd. Biol. t. 2 1971). Laudanum de Rousseau. Préparation obtenue en faisant fermenter du miel et de l'opium avec de la levure de bière. (Dict. xixeet xxes.; v. aussi Code pharm., 1821, p. 305). Prononc. et Orth. : [lodanɔm]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. xiiies. [ms.] laudamum, xives. [ms.] laudanum « suc de ciste, ladanum » (Aldebrandin de Sienne, Rég. du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, 86, 31, var.; cf. laudene, 60, 34), encore au xvies.; 2. 1620 (Les Eléments de Chymie de Maistre Jean Beguin... Paris, p. 178 : l'extrait narcotique s'appelle Laudanum, comme qui diroit remede digne de louange, à cause des effects du tout admirables qu'il produit aux plus grandes maladies, et plus grandes douleurs); 1690 « préparation ayant pour base l'opium » (Fur.). De même orig. que ladanum*. Fréq. abs. littér. : 63. DÉR. Laudanisé, -ée, adj.Qui contient du laudanum. Au besoin, les douleurs seront calmées par des suppositoires ou des injections morphinées (...) de petits lavements laudanisés (Hudelods Nouv. Traité Méd. fasc. 1 1926, p. 523).− [lodanize]. − 1reattest. 1831 potion laudanisée (F. Foy, Cours de pharmacologie, II, 371 ds Quem. DDL t. 8); dér. sav. de laudanum. BBG. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 287. |