| LAPEREAU, subst. masc. Jeune lapin. À cinq lieues autour de Tarascon, les terriers sont vides, les nids abandonnés. Pas un merle, pas une caille, pas le moindre lapereau, pas le plus petit cul-blanc (A. Daudet, Tartarin de T.,1872, p. 6).Quelques jours plus tôt, en ouvrant une lapine, la cuisinière avait trouvé à l'intérieur six petits lapereaux (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 86).Prononc. et Orth. : [lapʀo]. Att. ds Ac. dep. 1694. Au plur. des lapereaux. Étymol. et Hist. 1330 lapriel (Hugues Capet, 6 ds T.-L.); 1376 plur. laperiaus (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 80, 39); ca 1393 id. lappereaux (Ménagier, II, 110 ds T.-L.). Issu du thème ibéro-roman *lappa- « pierre plate » (à l'orig. du port. lapa « roche saillante; caverne, grotte », attesté en 907 dans un texte lat., et d'autres formes du domaine ibérique citées par J. Hubschmid ds Mél. Jud, pp. 246-257) que l'on trouve à la base du port. laparo « lapereau », dial. lapouço, etc. : v. J. Hubschmid, loc. cit. Le mot est attesté d'abord dans l'extrême nord du gallo-roman : on y faisait prob. commerce par voie de mer des peaux de lapins, ces animaux étant très abondants sur le territoire ibérique (v. Bl.-W.1-5et A. Dauzat ds Fr. mod. t. 18, pp. 1-3). Fréq. abs. littér. : 13. Bbg. Brüch (J.). Frz. lapereau. Z. rom. Philol. 1930, t. 50, pp. 68-74; 1932, t. 52, pp. 566-579. - Lenoble-Pinson (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, pp. 215-216. - Spitzer (L.). Frz. lapereau. Z. rom. Philol. 1931, t. 51, pp. 705-706. |