| * Dans l'article "LANGOUREUX, -EUSE,, adj." LANGOUREUX, -EUSE, adj. Qui est atteint de langueur. A. − Rare et vx. Qui est atteint et diminué dans ses forces physiques et intellectuelles. Il a été longtemps malade, il est encore tout langoureux (Ac.). B. − Littér. Qu'une passion amoureuse ou mystique (réelle ou feinte) a plongé dans un état de douce mélancolie. Des saints François langoureux qui font les yeux doux (Michelet, Journal,1842, p. 436): 1. Ce n'était plus la Phèdre (...) d'Euripide, c'était la Phèdre de Racine, la Phèdre langoureuse, et au roucoulement de colombe blessée de la cour polie des vieilles civilisations.
E. de Goncourt, Faustin,1882, p. 207. ♦ Faire le langoureux (auprès d'une femme). ,,Lui faire la cour d'une manière doucereuse et fade`` (Ac.). − [P. méton.; en parlant de l'attitude, du comportement d'une pers.] ♦ Qui traduit l'abandon, la langueur d'une passion amoureuse. Air, charme, ton langoureux; pose langoureuse; soupirs, yeux langoureux. Ses yeux ressemblaient à des yeux de tourterelle, vifs et langoureux à la fois (Gautier, Rom. momie,1858, p. 275): 2. ... Rosette, qui apporta le vin et le tabac, avait autour du cou un petit ruban de velours noir qui rehaussait le lait de ses joues de lis, un peu pleines. Elle ne baissait pas les yeux et Angelo lui trouva le regard langoureux.
Giono, Angelo,1958, p. 130. ♦ Qui évoque ou suscite la langueur amoureuse. Musique, rythme, vers langoureux. Ils jouaient des polkas et des valses langoureuses (Reider, Mlle Vallantin,1862, p. 36).Les tziganes jouent en sourdine une chose langoureuse, qui m'entre sous les ongles (Toulet, Nane,1905, p. 152): 3. Un lointain poste de T.S.F. délayait dans l'espace une rengaine de Tino, offrait ce langoureux vomitif à toutes les impostes.
H. Bazin, Tête contre murs,1949, p. 307. Prononc. et Orth. : [lɑ
̃guʀø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Mil. xies. langerus « malade, souffrant » subst. (Alexis, éd. Chr. Storey, 553); 2. 4equart xives. « (d'une pers.) qui affecte la langueur dans les rapports amoureux » (Eustache Deschamps, III, 344, 11 ds T.-L.); 1515-20 cueur langoreux (C. Marot, Temple de Cupido, 26, éd. C.-A. Mayer,
Œuvres lyriques, p. 89); 1668 faire le langoureux (Boileau, Satire IX, éd. F. Escal, p. 55). Dér. de langueur*; suff. -eux*. Fréq. abs. littér. : 144. DÉR. Langoureusement, adv.D'une manière langoureuse. Il roulait des regards langoureusement en découvrant ses dents blanches (Flaub., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 66).− [lɑ
̃guʀøzmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1reattest. fin xives. (Gloss. lat.-fr., Bibl. nat. lat. 7684, fo74bds Gdf. Compl.); de langoureux, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 23. |