| LAMPISTE, subst. masc. A. − Vieilli. Ouvrier qui fabrique et vend des lampes (à réservoir). On avait loué des lampes chez le lampiste et des domestiques chez le rôtisseur (Flaub., 1reÉduc. sent.,1845, p. 82). B. − Personne chargée d'entretenir les lampes à huile ou à pétrole dans une collectivité (monastère, théâtre, pension, p. ex.). Synon. mod. (dans le vocab. du spectacle) éclairagiste.Au fond [de la scène], pour produire le coup de lumière que jetait la forge ardente de Vulcain, un lampiste avait fixé un portant, dont il allumait les becs garnis de verres rouges (Zola, Nana,1880, p. 1205). − CH. DE FER, MINES. Employé qui tient la comptabilité des lampes, les répare et les entretient, s'occupe de l'éclairage. [Les mécaniciens de chemin de fer] ne consentant pas à être assimilés aux lampistes, au bas personnel de la Compagnie (Goncourt, Journal,1893, p. 448).V. éclairage ex. de Hamp : ... il était fier de sa profession de lampiste, une des plus spécialisées, une des plus importantes et des plus compliquées qui soient, contrairement à ce que croient les pauvres étrangers, c'est-à-dire les ignorants, qui s'imaginent qu'un lampiste est le dernier des imbéciles parce qu'ils le voient avec son tablier crasseux, accrocher les lanternes au cul des wagons.
H. Vincenot, Mém. d'un enfant du rail, Paris, Hachette, 1980, p. 49. ♦ P. anal. Employé subalterne sur lequel retombe la responsabilité des fautes imputables à ses supérieurs. [Les] instituteurs, ces malheureux lampistes de l'intellectualité (L'Œuvre,7 févr. 1941).Fam. C'est toujours le lampiste qui trinque. Prononc. et Orth. : [lɑ
̃pist]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1797 « fabricant et installateur de lampes » (Feuilleton des spectacles, Suppl. à la Quotidienne, 6 janv., 1-2 ds Quem. DDL t. 4); 2. 1860 « personne chargée de l'éclairage dans un établissement public » (Montalembert, Moines de l'Occid., t. 1, p. 167 ds Littré : l'aïeule y remplit [dans un monastère] ainsi que sa fille, l'office de balayeuse, de cuisinière, de lampiste); 1934 au fig. (Alain, Propos, p. 1238 : l'armée des lampistes). Dér. de lampe*; suff. -iste*. Fréq. abs. littér. : 32. Bbg. Arveiller (R.). Contribution à l'ét. du lex. fr. In : [Mél. Gamillscheg (E.)]. München, 1968, p. 30. |