| LAMBRIS, subst. masc. A. − Revêtement de menuiserie, de marbre, de stuc, uni ou formé de cadres et de panneaux, décorant les murs d'une pièce d'habitation et les isolant du froid et de l'humidité. Lambris de bois, de marbre, de stuc. Ce lambris est peint en blanc, avec des moulures dorées (Ac.1835-1935).Les grands panneaux des lambris étaient couverts de peintures de nature morte (Borel, Champavert,1833, p. 10).Tenture (...) descendant de la corniche, jusqu'à un lambris de chêne noir très bien divisé en panneaux, losanges et caissons (Gautier, Fracasse,1863, p. 94): 1. Le lambris que j'abîmais se trouvait immédiatement sous la fenêtre; le cadre en était disjoint à la partie supérieure, de sorte que le panneau tout entier pouvait glisser de bas en haut dans les rainures latérales...
Gide, Isabelle,1911, p. 638. ♦ Lambris d'appui. Celui qui revêt la partie inférieure du mur à hauteur d'appui. Cymaise. Pièce de bois horizontale ornée de moulures, et servant de couronnement aux lambris d'appui (Nosban, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 262). ♦ Faux lambris. Revêtement de plâtre, comportant des moulures, peint à l'imitation d'un lambris de bois ou de marbre. Le faux lambris de chêne peint, égratigné d'éraflures plâtreuses (Zola, Joie de vivre,1884, p. 815). − P. anal. Enduit de plâtre fait, dans un grenier ou une mansarde, sur des lattes jointives clouées aux chevrons (d'apr. Ac. 1798-1935). Sous les lambris des mansardes, des jeunes hommes pleins de talent entassent des feuilles de copie (Courteline, Linottes,1912, III, p. 51). B. − Revêtement de menuiserie généralement ouvragé, richement peint ou formant des caissons, appliqué à un plafond. Lambris dorés, de plafond. Au plafond, une immense glace carrée s'encadrait dans un large lambris doré et très orné, laissant pendre, au milieu, un lustre à quatre branches (Zola, Ventre Paris,1873, p. 653). − Littér. [Les lambris étant signe de luxe et de richesse] Vivre, dormir sous de riches lambris, des lambris dorés : 2. ... vous saviez bien que cette petite paysanne (...) ne viendrait pas du fond de sa campagne vous relancer sous vos lambris dorés, et que d'ailleurs, si elle en avait l'impertinence, vous n'auriez qu'à la faire jeter à la porte par vos laquais.
Montherl., Pitié femmes,1936, p. 1199. Proverbe. Le bonheur se trouve rarement sous les lambris dorés (Ac.1835-1935).♦ P. méton. Demeure vaste et magnifique. Il habite maintenant des lambris dorés (Goncourt, Journal,1874, p. 969). − Fam. Sous nos lambris. Chez nous, à la maison. Sa sœur (...) venue passer quelques jours sous nos lambris (H. Bazin, Vipère,1948, p. 135). − Littér. et poét. Célestes lambris. Le ciel. Vénus, du haut des célestes lambris (Chénier, Élégies,1794, p. 91): 3. Ce soir le soleil meurt en un ciel de folie
Et sur les lambris d'or du vermeil occident,
Comme dans les palais, aux lendemains d'orgie,
Coulent de longs rayons de lumière et de sang.
Muselli, Travaux et jeux,1914, p. 15. ♦ Sous d'humbles lambris. Dans des chaumières. Malheureux qui bientôt reviendront, moins superbes Et vendanger leur vigne et recueillir leurs gerbes, Et sauront qu'il vaut mieux, sous leurs humbles lambris, Vivre heureux au hameau qu'intrigant à Paris (Delille, Homme des champs,1800, p. 36). Prononc. et Orth. : [lɑ
̃bʀi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1180-90 lambrus (A. de Paris, Alexandre, I, 583 in Elliott Monographs, 37, p. 14); 1327 lambris (Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 1876, p. 357, note 2). Dér. régr. de lambrisser*; l'a. fr. lambre « lambris » (ca 1140, G. Gaimar, L'Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 3940) est un dér. régr. de lambris, v. FEW t. 5, p. 109. Fréq. abs. littér. : 199. Bbg. Archit. 1972, p. 121, 215. |