| LAINAGE1, subst. masc. A. − Rare. Toison des moutons et des autres bêtes à laine. Ce mouton, ce bélier, cette brebis a un beau lainage (Ac.1835, 1878).Quel superbe animal! continua le savant (...). Son lainage a quelque chose de moelleux, d'ondoyant, de gras au toucher (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 233). B. − P. méton. 1. HIST. ,,Dîme portant sur la tonte des moutons à raison d'une toison pour dix ou douze, parfois seulement d'une toison sur treize, et qui était en usage en quelques pays seulement de la France du Centre vers le xiiiesiècle`` (Fén. 1970). 2. Étoffe de laine. Pièce de lainage; vêtement, robe de lainage, en lainage. Pour confectionner leurs sacs de terre, les Allemands s'étaient servis de draps, de cotonnades, de lainages à dessins bariolés, pillés dans quelque magasin de tissus d'ameublement (Barbusse, Feu,1916, p. 270).La mode, sans toutefois que les soieries et les beaux lainages aient perdu leurs droits, emploie la « rayonne » et des tissus « synthétiques » (Villard, Hist. cost.,1956, p. 102). − P. métaph. La première foudre de l'année a tonné du haut d'un énorme nuage en lainage gris fer, ourlé de feu (Colette, Pays et portr.,1954, p. 104). 3. Objet, vêtement fabriqué avec de la laine. Commerce de lainages; fabrication des lainages. Les lainages se repassent très humides; certains ont besoin d'être un peu maintenus : les apprêter à l'eau légèrement gommée. Repasser tous les lainages foncés sur l'envers (Lar. mén.1926, p. 1046). − En partic. Vêtement de laine tricotée, généralement gilet, pull-over. Un gros lainage; mettre un lainage. Avec ça, elle ne portait pas même un foulard au cou, vêtue d'un petit lainage à dix-huit sous, dans lequel elle grelottait (Zola, Assommoir,1876, p. 544).Il y avait deux grandes armoires pleines de langes et de robes, et de lainages tricotés par les cousines de Martigues (Pagnol, Fanny,1932, III, 10, p. 206). Prononc. et Orth. : [lεna:ʒ], [le-]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. a) 2emoitié xiiies. « tissu de laine » (Gautier Le Leu, La Veuve, 262, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, Fabliaux, t. 2, p. 206); b) 1302 « laine en tant que matière première » (doc. de Valenciennes ds De Poerck t. 2, p. 107); c) 1876 « vêtement de laine » (Zola, loc. cit.); 2. 3equart xiiies. « toison, pelage » emploi par image (Baudouin de Condé, éd. A. Scheler, p. 72, 270 : Ces. III. [Haïnne, Envie, Felonnie] sont nées d'un lignage, Toutes d'un poil et d'un lanage), ex. isolé; 3. 1723 « négoce des laines » (Savary). Dér. de laine*; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 108. |