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LACUSTRE, adj.
A. −
1. Qui est relatif, qui appartient à un lac, aux lacs. Civilisation lacustre. Les génies lacustres étaient comblés d'offrandes (J. Déchelette, Manuel archéol. préhist. celt. et gallo-rom., t. 2, 1914, p. 452).Cela miaulait à toute heure du jour, et dans les vaporeux soirs lacustres [à Enghien] (Montesquiou, Mém., t. 2, 1921, p. 31).Elle avait toujours son visage bovin, inerte, ses yeux d'un bleu lacustre (Arnoux, Algorithme,1948, p. 255):
Au sud du Doubs, et sur la rive gauche de la Saône, s'étend sur un lit imperméable la nappe de limon qui constitue la Bresse. Ce lit marneux, d'origine lacustre, arrête les eaux, entretient l'humidité, alimente le lacis compliqué des rivières. Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 244.
♦ Cité, village lacustre. [Du néolithique à l'âge du bronze] Village formé d'habitations bâties sur pilotis au bord des lacs ou sur des terrains marécageux. On a découvert dans les lacs suisses d'assez nombreux vestiges des cités lacustres (R. Lalanne, Alim. hum.,1942, p. 20).L'ère néolithique venue, surgirent les pittoresques villages lacustres, avec leurs habitations sur pilotis reliées par des séries de passerelles (P. Rousseau, Hist. transp.,1961, p. 11).
− Emploi subst. masc. plur. Habitants d'une cité lacustre. On n'a pas de preuves qu'à ce moment il y eut une invasion d'hommes à épées de fer; mais on sait qu'ils poursuivirent les lacustres en déroute sur une partie considérable de la France (Haddon, Races hum.,1930, p. 155).
2. Dont le sol, par la nature des animaux et des plantes dont il renferme les débris, semble provenir de dépôts formés au fond d'un lac. Terrain lacustre. Toute région de sédimentation est un ancien bassin, maritime ou lacustre (Lapparent, Abr. géol.,1886, p. 134).
B. − Qui vit sur les bords ou dans les eaux des lacs. Faune, flore lacustre; animaux, plantes lacustres. Tous [Goëlands, Stercoraires, Harles] sont d'admirables voiliers (...) tandis que les Lamellirostres sont essentiellement lacustres (E. Perrier, Zool., t. 4, 1928-32, p. 3124).
Prononc. et Orth. : [lakystʀ ̥]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1573 (J. Liébault, Quatre livres des secrets de Médecine d'apr. L. Tolmer ds Fr. mod. t. 14, p. 283 : eau lacustre); 2. 1783 bot. plantes lacustres (Bulliard Bot., p. 104); 3. 1821 géol. terrain lacustre (Brongniart, Cuvier, Descr. géol. des environs de Paris, art. VIII). Dér. de lac* formé sur le modèle de palustre*. Fréq. abs. littér. : 22.