| LACRYMAL, -ALE, -AUX, adj. A. − ANAT. Qui concerne la sécrétion des larmes. Canal, conduit lacrymal; nerf, os, sac lacrymal; artère lacrymale. Les larmes (...) sécrétées par les glandes lacrymales situées dans l'angle supérieur externe de l'orbite (Camefort, Gama, Sc. nat.,1960, p. 232): 1. Cette provision de sel (...) s'échappe constamment par les sécrétions rénales, sudorales, lacrymales et nous en perdons ainsi tous les jours une certaine quantité qu'il est indispensable que nous absorbions pour nous « refaire » au sens littéral du mot.
Stocker, Sel,1949, p. 5. Emploi subst. p. ell. du déterminé. Sept os forment leurs parois [des orbites]; savoir, le frontal, l'ethmoïde, le lacrymal, le palatin, le sus-maxillaire, le jugal et le sphénoïde (Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 77).[Les branches terminales du nerf ophtalmique] sont : le frontal, le lacrymal, le nasal (Gérard, Anat. hum.,1912, p. 398).♦ Qui concerne les glandes ou les canaux excréteurs des larmes. La petite Marguerite avait non pas précisément une fistule, mais une tumeur lacrymale causée par l'obstruction du canal des larmes (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 113). − CHIR. Qui concerne un instrument utilisé pour les soins des canaux ou des glandes excrétant les larmes. Canules lacrymales. V. Catal. instrum. chir. [Collin], 1935, p. 113. B. − Courant 1. [En parlant des manifestations de la douleur, du chagrin] Qui concerne les larmes, les pleurs. Quelques phrases lacrymales qui sont l'A, bé, bi, bo, bu de la douleur collective, et qui se prononcent avec les mêmes intonations, sans plus ni moins de sentiment, dans toutes les villes de France et à toute heure (Balzac, Rech. absolu,1834, p. 233). 2. Littér. Qui ressemble à des larmes, des pleurs. Un hydrolat lacrymal lave Les cieux vert-chou (Rimbaud, Poés.,1871, p. 90). 3. Péj. [En parlant d'un aut., de son œuvre] Qui engendre la tristesse, qui a un ton larmoyant. Le poète le plus lacrymal n'est séparé du poète le plus comique que par quelque degré de coction digestionnaire (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 193): 2. ... mais Durtal ne voyait pas, en dehors du naturalisme, un roman qui fût possible, à moins d'en revenir aux explosibles fariboles des romantiques, aux œuvres lanugineuses des Cherbuliez et des Feuillet, ou bien encore aux lacrymales historiettes des Theuriet et des Sand!
Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 10. Prononc. et Orth. : [lakʀimal], masc. plur. [-o]. Ac. 1694, 1718 lachrymal, ensuite lacry-. Étymol. et Hist. Ca 1370 subst. et adj. lacrimal (G. de Chauliac, Grande chirurgie, ms. Montpellier ds Sigurs, p. 64). Empr. au lat. médiév.lacrimalis (ca 1180 ds Latham), dér. du lat. lacrima « larme ». Fréq. abs. littér. : 74. |