| LÉTAL, -ALE, -AUX, adj. A. − 1. Qui provoque la mort; qui fait qu'un organisme (animal ou végétal) n'est pas ou n'est plus viable. Le même virus peut être léthal pour une plante, provoquer une mosaïque chez une autre, être reproduit à travers plusieurs générations d'une troisième (P. Morand, Confins vie,1955, p. 139).La plupart des radiomutations sont létales; certaines, cependant, sont viables et semblables aux mutations spontanées (Hist. gén. sc.t. 3, vol. 2, 1964, p. 705). ♦ PHARM. Dose létale. Plus petite dose entraînant la mort d'au moins 50 % des organismes auxquels elle est appliquée. Une irradiation d'une minute produit déjà des lésions que l'on peut apprécier en mesurant l'aire de la zone de croissance. On atteint la dose léthale pour une irradiation de 5 minutes environ (J. Verne, Vie cellul.,1937, p. 146). ♦ BIOGÉOGR. Seuil létal. Ensemble des conditions à partir desquelles un organisme vivant cesse de se développer et meurt (d'apr. George 1970). 2. MÉD. Qui entraîne la mort de l'embryon, du fœtus. (Dict. xixeet xxes.). ♦ Gène létal. Gène qui entrave le développement normal d'un individu et qui provoque sa mort si son effet n'est pas annulé par l'allèle normal dominant qui lui correspond : ... les gènes qui à l'état homozygote sont incompatibles avec la vie et qui à l'état hétérozygote produisent un effet visible sont des gènes létaux dominants. Les gènes létaux récessifs, qui ne se manifestent pas à l'état hétérozygote, sont très fréquents.
Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2,1964, p. 702. B. − SC. HUM. De la mort; qui concerne la mort; qui entraîne la mort. Il faudrait admettre dans le moi à côté des instincts libidinaux des instincts létaux ou de mort (J. Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 26).Le vivant n'éprouve jamais l'instant létal en acte, mais à toute minute il s'éprouve existant et ne saisit rien d'autre que la plénitude affirmative de sa propre positivité (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 208). Prononc. et Orth. : [letal], plur. [-o]. Rob. Suppl. 1970 : -tal ou -thal (infra étymol.), Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. : -tal. Étymol. et Hist. 1. 2emoitié xves. letal « qui provoque la mort » (Mistere du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 16029); 1555 lethal (Vidius, Anc. et renommés auteurs de la medicine, 180 ds Fonds Barbier : la playe est lethale); 2. 1905 lét(h)al génét. (L. Cuénot, s. réf. d'apr. Garnier-Del. 1972); 1921 facteur léthal (L. Cuénot, Genèse des espèces animales, 2eéd., p. 230); 1936 gène léthal (Cuénot, J. Rostand, Introd. génét., p. 45). Empr. au lat.letalis « mortel, qui cause la mort », dér. de letum « la mort ». Graphie fautive léthal par rapprochement avec Léthé* et ses dér. Au sens 2, cf. angl. lethal (1917 ds NED Suppl.2). DÉR. Létalité, subst. fém.a) Mortalité due au fait que certaines combinaisons génotypiques ne sont pas viables. Le premier cas de létalité a été découvert par Cuénot (...) l'hypothèse (...) suivant laquelle les souris jaunes homozygotes n'étaient pas viables, fut confirmée par les observations de Kirkham (Hist. gén. sc.t. 3, vol. 2, 1964, p. 701).b) Ensemble des conditions qui rendent une maladie, une blessure, une lésion mortelle. (Dict. xixeet xxes.). Taux de létalité. ,,Rapport entre le nombre de décès dus à une maladie et le nombre de personnes atteintes de cette maladie`` (Envir. 1976). b) Synon. de mortalité.Muni des cent quatrillions de cellules que m'attribue la science de mes pareils échapperai-je à la léthalité? (Arnoux, Calendr. Fl.,1946, p. 275).− [letalite]. Littré, Lar. 19e-20e: -thalité; Rob. : -talité ou -thalité; Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. : -talité. − 1resattest. a) 1814 léthalité « condition qui rend une lésion nécessairement mortelle » (Nysten), b) 1875 léthalité « mortalité » (E. Bouchut ds J.O., 22 avril, p. 2917, 2ecol. ds Littré Suppl. 1877), c) 1936 léthalité génétique (Cuénot, J. Rostand, Introd. génét., p. 27); de létal, suff. -(i)té*. Cf. angl. lethality « mortalité » (1656 ds NED). |