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KERMÈS, subst. masc.
I.
A. − Insecte hémiptère (Coccidés) parasite du chêne kermès (infra B), dont la femelle se recouvre, pour protéger ses œufs, d'une pellicule dure ayant la forme d'une graine qui, appelée graine d'écarlate, servait à fabriquer une teinture rouge. Dans les kermès, les mâles seuls ont des ailes; et les femelles, tout comme celles des cochenilles, vivent attachées sur l'écorce des branches et des racines d'un chêne (Brard1838).
P. méton. Teinture, couleur rouge obtenue à partir du kermès. Kermès végétal (vieilli), kermès animal; rouge de kermès. Il y avait là une pointe d'ocre et un soupçon de kermès, avec quelque chose de plus vif et pourtant d'un peu mat. Alors, c'était peut-être le cinabre? Nul doute, c'était le cinabre (Duhamel, Passion J. Pasquier,1945, p. 7).
B. − Chêne kermès, p. ell. kermès. Chêne méditerranéen à feuilles persistantes sur lequel on recueillait les kermès (au sens A supra). Une très haute colline couverte de bruyères courtes, ayant quelque analogie avec le chêne kermès de Provence (Hugo, Rhin,1842, p. 168).Il existe aussi diverses sortes de chênes à feuilles persistantes (chêne yeuse, chêne liège, chêne kermès) (Bérard-Gobilliard, Cuirs et peaux,1947, p. 58).
II. − Kermès minéral officinal, p. ell. kermès. Médicament expectorant ou vomitif à base d'oxysulfure d'antimoine, appelé aussi poudre des Chartreux. Tablette de kermès. Le kermès est un médicament en poudre d'un brun rouge, qui fut mis en vogue, au commencement du dix-huitième siècle, par le frère Simon, apothicaire des Chartreux (J. Thénard, Traité de chim., Paris, Crochard, t. 3, 1824, p. 401).User au début (...) de l'ipéca comme expectorant, de préférence au kermès (Londeds Nouv. Traité Méd. fasc. 2 1928, p. 576).
REM. 1.
Kermésite, subst. fém.Oxysulfure d'antimoine naturel. Poussière rouge cochenille ou rouge pourpre, très analogue à celle de la kermésite (Lapparent, Minér.,1899, p. 614).
2.
Kermétisé, -ée, adj.Qui contient du kermès minéral. MmeArnoux tâchait de lui faire avaler le contenu des fioles, du sirop d'ipécacuana, une potion kermétisée (Flaub., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 101).
Prononc. et Orth. : [kε ʀmεs]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Ca 1500 Kermes « cochenille » (Hortus sanitatis translaté de latin en françois cité par Sainéan, L'Hist. nat. et les branches connexes dans l'œuvre de Rabelais, p. 171); 1762 (Bonnet, Considérations sur les corps organisés, t. 2, p. 90 : le kermés [...] est encore une gallinsecte); 2. 1584 bot. kermez (Du Bartas, Seconde sepmaine, Eden, 543 ds Œuvres, éd. U. T. Holmes, t. 3, p. 19); 1775 kermès (Dict. raisonné universel d'hist. nat., t. 2, p. 77 : Les Provençaux nomment ce chêne vert simplement kermès); 1808 chêne kermès (Baudrillart, Nouv. manuel forest., t. 1, p. 139); 3. 1737 pharm. (Lesage, Gil Blas, p. 1027). Empr. à l'ar.qirmiz « cochenille » (FEW t. 19, p. 95) v. alkermès, carmin, cramoisi. Le kermès, appelé graine en a. fr. et m. fr., a été considéré jusqu'au début du xixes. comme une excroissance du chêne vert, provoquée par la piqûre d'un insecte. La nature animale du kermès a été reconnue par l'Ital. Cestoni (1637-1718), cf. Batt., s.v. chèrmes, cit. de Vallisneri. Au sens 3, médicament, appelé communément poudre des Chartreux, mis en vogue en 1714 par le frère Simon (cf. Comm.).