| JUSTICIER1, verbe trans. Vieilli. Infliger (à un condamné) la peine corporelle fixée par la sentence; généralement, (l')exécuter. Renaud d'Apremont, mon beau-frère, est en prison, sur le point d'être justicié (Mérimée, Jacquerie,1828, p. 150).− Tu ne seras pas contente que tu n'aies fait pendre cet enfant, avec ta damnée langue? lui dit-il (...) d'une voix sévère. − Je l'aimerais mieux justicié mais sauvé, que vivant et Huguenot, dit-elle d'un air sombre (Balzac, Martyr calv.,1841, p. 78).− P. ext. Tuer. Les Bourguignons mettaient le feu aux maisons, pillaient les églises, justiciaient les plus gros bourgeois (France, J. d'Arc, t. 2, 1908, p. 2). Prononc. : [ʒystisje]. Étymol. et Hist. 1. 1121-34 « gouverner » Lëuns... Mustes bestes justise (Ph. de Thaon, Bestiaire, 28 ds T.-L.); 2. 1160-74 sa char justicier « mortifier sa chair » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 1708); 3. 1174-76 « juger, châtier » (G. de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, 45 ds T.-L.). Dér. de justice*; dés. -er; cf. le lat. médiév. justitiare « contraindre quelqu'un à s'incliner devant la justice; juger » (cf. Nierm.). |