| JURANDE, subst. fém. A. − HIST. DES INSTIT. Charge de juré sous l'ancienne monarchie française conférée par élection à un (ou plusieurs) membre(s) d'une corporation, choisi pour la représenter, défendre ses intérêts, veiller à l'application du règlement intérieur. Il n'y a plus ni jurandes ni corporations de professions, arts et métiers (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 410).C'est, en 1411, sous Charles VI que la corporation des serruriers est organisée en jurande (Fillon, Serrurier,1942, p. 32): ... à l'origine les maîtrises et les jurandes ne furent que des moyens de lier entre eux les membres d'une même profession, et d'établir au sein de chaque industrie un petit gouvernement libre, dont la mission était tout à la fois d'assister les ouvriers et de les contenir.
Tocqueville, Anc. Rég. et Révol.,1856, p. 185. B. − P. méton. L'ensemble des jurés de la corporation. Toute la jurande était assemblée (Ac. 1798-1878; ds Littré, DG, Quillet 1965, Lar. Lang. fr.). Prononc. et Orth. : [ʒyʀ
ɑ
̃d]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. xvies. « charge de juré dans une corporation » (Rôle des métiers d'apr. Levasseur, Hist. des classes ouvrières, II, 501 ds Gdf. Compl.); 2. 1694 « corps des jurés d'une corporation » (Ac.). Dér. de juré*; suff. -ande*. Fréq. abs. littér. : 20. |