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JOLIMENT, adv.
A. −
1. [Correspond à joli I B 1 a] D'une manière qui suscite un agrément et un plaisir, qui ne peut être que superficiel, par le caractère gracieux et bien fait qu'elle offre au regard. Synon. agréablement, bien; anton. déplorablement, laidement, mal.Sourire joliment. Cela est joliment travaillé; il danse fort joliment (Ac. 1835-1935). Tous, dès lors, s'occupèrent de Charles. Il était très joliment mis, en veste et en culotte de velours noir, soutachées de ganse d'or (Zola, DrPascal,1893, p. 71).Elle travaille aussi, elle, à une paire de splendides rideaux de mousseline qu'elle brode fort joliment (Colette, Cl. école,1900, p. 255):
1. Un coin de toit rose dans la lumière de l'aube était si joliment campagnard par-dessus les masses de verdure que j'avais envie d'applaudir. Gracq, Beau tén.,1945, p. 29.
2. [Correspond à joli I B 3] D'une manière qui suscite de l'agrément ou de la satisfaction (pour l'esprit). Anton. déplorablement, mal.Histoire joliment contée; pièce joliment jouée. J'ai lu l'an dernier la Bible d'Amiens. Donc, mon jugement, vieux d'un an, est peut-être à réviser. Mais ça m'a rasé considérablement. Cela me semble du pur bavardage, disons du radotage. J'aime pourtant assez le paradoxe que tu exposes joliment (Rivière, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1905, p. 183).Il compose beaucoup maintenant et il écrit aussi et très joliment, je vais vous en parler (Proust, Prisonn.,1922, p. 219):
2. Un jour, Girardin, exaspéré de la nullité de son fils, lui dit : « Il m'aurait fallu un fils comme vous! » À quoi le jeune Dumas lui répond joliment : « Les fils comme ça... voyez-vous, il faut les faire soi-même ». Goncourt, Journal,1884, p. 372.
B. − Fam. et pop. [Correspond à joli I C] D'une manière notoire. Synon. extrêmement, drôlement, bigrement, bien, fichtrement, remarquablement, rudement; anton. aucunement, nullement.Être joliment embêté; avoir joliment peur. Il a joliment mérité son sort (Ac.1935).Vous vous êtes joliment trompé (Ac.1835-1935).En 1763, à Pondichéry, j'ai fait grâce à une femme qui m'a joliment roué (Balzac, Gobseck,1830, p. 395).Et je vais vous dire... si j'étais mort avant elle, Rose eût été joliment attrapée, allez!... (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 268).Tu dois être joliment content, dit Ritchie avec bonté (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 25):
3. − Je crois fort, disait le vieux pêcheur, je crois fort que c'est eux! Un liston rouge, un hunier à rouleau, ça leur ressemble joliment toujours; qu'en dis-tu, Gaud, ma fille? Loti, Pêch. Isl.,1886, p. 304.
C. − [Correspond à joli II] Par antiphrase.
1. Très désagréablement. Synon. mal; anton. bien.Nana était devenue digne; elle dit sèchement qu'elle les aurait joliment reçus. Si elle avait voulu avoir ses camarades, elle se serait bien chargée de les inviter elle-même (Zola, Nana,1880, p. 1173).
2. Pas du tout. Synon. aucunement, nullement.Elle s'emporta : La duchesse, une amie!... Oui, joliment!... Une femme qui, avec six cent mille francs de rente (...) n'avait jamais eu la pensée de leur venir en aide (A. Daudet, Immortel,1888, p. 28).
Prononc. et Orth. : [ʒ ɔlimɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. xiiies. jolivement « gaîment » (Pastourelles, éd. J.-Cl. Rivière, LXVI, 28); 1285 joliement « id. » (A. de La Halle, Robin et Marion, éd. E. Langlois, 30); 2. a) xiiies. soi tenir jolivement « se parer » (Moniot de Paris, XLV, 2, p. 206 ds T.-L.); b) 1609 « d'une manière jolie » (Crespin); c) 1675 « extrêmement » (Mmede Sévigné, Corresp., 21 août, éd. R. Duchêne, t. 2, p. 65); d) 1830 fam. iron. « pas du tout » (H. Monnier, Scènes populaires, 60 ds Quem. DDL t. 18). Dér. de joli*, -e; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 749. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 418, b) 2 453; xxes. : a) 1 590, b) 557. Bbg. Duch. Beauté 1960, pp. 50-55.