| * Dans l'article "JAVELER,, verbe" JAVELER, verbe A. − Emploi trans. 1. Mettre du blé en javelles. On crie (...) pour indiquer qu'il n'y a plus rien à javeler : c'est la fin (Menon, Lecotté, Vill. Fr., t. 2, 1954, p. 10). 2. P. anal. ,,Récupérer le sel déposé sur les tables salantes et le placer en petits tas pour qu'il s'égoutte`` (Clém. Alim. 1978). B. − Emploi intrans. [En parlant d'une céréale] Devenir jaune, continuer à mûrir en javelle. Le blé javelle. Il faut laisser javeler ce blé, cette avoine (Ac.1798-1935). ♦ Au part. passé adj. Avoines javelées (Ac. 1798-1935). Avoines ,,dont le grain est devenu noir et lourd à cause de l'humidité qui l'a gâté pendant qu'il était en javelles`` (Fén. 1970). Prononc. : [ʒavle], (il) javelle [ʒavεl]. Étymol. et Hist. A. Verbe trans. 1. ca 1250 gaveler « jeter par terre en monceaux » (Doon de Mayence, 267 ds T.-L.); 2. spéc. a) 1611 « mettre (le blé) en javelles » (Cotgr.); b) 1893 « mettre le sel en petits tas » (DG). B. Verbe pronom. 1583 « sécher et jaunir en javelles (en parlant de l'avoine) » (Gauchet, Plaisir des Champs, p. 108 ds Gdf. Compl.); 1690 verbe neutre (Fur.). Dér. de javelle*; dés. -er; cf. pour le sens A 2 b l'a. prov. engavelar « mettre le sel en tas » attesté dep. 1450 (Pansier t. 5, p. 174). DÉR. 1. Javelage, subst. masc.a) ,,Action de mettre le blé moissonné en javelles`` (Fén. 1970). Les moissonneuses-javeleuses se composent d'un bâti supportant les organes de coupe et les organes de javelage automatique (Ballu, Mach. agric.,1933, p. 397).b) ,,Opération, dite aussi battage, qui consiste à détacher le sel des tables, et à le mettre en tas appelés javelles`` (Enquête sur les sels, t. 2, 1866, p. 510). − [ʒavla:ʒ]. Att. ds Ac. 1935. − 1resattest. a) 1793 « action de javeler » (Encyclop. méthod. Agric. t. 3, s.v. chaume), b) 1866 « action de mettre le sel en javelles » (Enquête sur les sels, supra); de javeler, suff. -age*. 2. Javeleur, -euse, subst.a) Personne qui met le blé en javelles. Et la distance ne cessait de s'étirer entre les javeleurs, si bien que l'écart du premier au dernier, mesuré sur trente par exemple, atteignait quinze mètres ou plus, si bien que, parfois, l'un achevait son sillon, quand l'autre besognait encore à moitié du sien (Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 46).Les javeleurs ont lié une gerbe grosse d'au moins trois gerbes ordinaires et chacun concourt à qui la chargera sans effort (Menon-Lecotté, Vill. Fr., t. 2, 1954, p. 11).b) Au masc. ,,Râteau à longues dents, en bois ou en métal, adapté aux anciennes moissonneuses afin de rabattre les tiges et de les réunir pour faire une javelle; celle-ci glissait sur le chaume lorsque, le moissonneur actionnant un levier, le javeleur s'abaissait et dégageait la javelle`` (Fén. 1970). Le râteau [de la moissonneuse-javeleuse] fonctionne comme javeleur (Passelègue, Mach. agric.,1930, p. 216).c) Au fém. ,,Machine qui coupe le blé et le met en javelles`` (Lar. Lang. fr.). Les rabatteurs [des moissonneuses-lieuses] sont plus simples (...) que les râteaux des javeleuses (Ballu, Mach. agric.,1933p. 412).− [ʒavlœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1resattest. a) 1611 « moissonneur qui assemble les javelles » (Cotgr.), b) α) 1877 javeleur « engin qui javelle » (Littré Suppl.),
β) 1930 moissonneuse-javeleuse (Passelègue, op. cit., p. 216), 1933 javeleuse (Ballu, op. cit., p. 398); de javeler, suff. -eur2*. |