| JAPPEMENT, subst. masc. A. − 1. Aboiement clair ou aigu du (jeune) chien. Bientôt l'aboi se rapprocha et se changea en un jappement réitéré et joyeux (Gautier, Fracasse,1863, p. 455).Ces petits jappements étranglés qu'ont les chiens délirants de joie au retour de leur bon ou mauvais maître (Montherl., Pitié femmes,1936, p. 1155). 2. P. anal. Cri de certains animaux sauvages, en particulier du chacal, du renard. Synon. glapissement.Il entendit le jappement d'un renard (...) et il entrevit dans l'ombre comme des apparences d'animaux (Flaub., St Julien l'Hospitalier,1877, p. 109).Des jappements que je reconnais pour ceux des cynocéphales (...) une bande de très petits singes qui font de l'acrobatie dans les branches des plus hauts arbres, et que dénoncent leurs cris aigus (Gide, Retour Tchad,1928, p. 998). 3. P. métaph. Bruit qui évoque un aboiement. Les petits flots vomissent leur bave blanche ainsi que des roquets, avec un jappement très doux (Renard, Journal,1887, p. 8): ... les premiers jours j'avais cru que la voisine avait un chien, à cause du jappement prolongé, presque humain, qu'avait pris un certain tuyau de cuisine chaque fois qu'on ouvrait le robinet.
Proust, Guermantes 2,1921, p. 391. B. − P. anal., fam. Bavardage bruyant; criailleries. Les deux petits parlements de Metz et de Basse-Navarre ne se permettaient guère les remontrances; d'ailleurs, le roi n'eût point fait état de ces jappements (Hugo, Rhin,1842, p. 418).Il avait la dentition et la chevelure d'un chien labri, le jappement aussi, et ce jappement s'adressait au procureur du roi qui venait de le poursuivre à cause du caractère pornographique de son dernier roman (Jammes, Mém.,1923, p. 78). Prononc. et Orth. : [ʒapmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1529 (O. de Saint-Gelais, Eneide, fo142 rods Gdf. Compl.). Dér. du rad. de japper*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 56. |