| JANISSAIRE, subst. masc. A. − HIST. Soldat d'élite de l'infanterie turque, du xiveau xixesiècle, appartenant à la garde immédiate du sultan. Le corps des janissaires; révolte des janissaires; aga des janissaires. Le Turc était le plus grand prince en cavalerie. (...) sa garde immédiate, les quatorze mille janissaires (...) étaient une infanterie (Hugo, Rhin,1842, p. 429).Les janissaires de Mahomet II ivres d'opium, de victoires et de femmes, le cimeterre à la main, le front festonné du turban sanglant (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 251): Les janissaires, repentants du meurtre d'Othman, déposent Mustapha, et vont demander à genoux au sérail un enfant de douze ans pour lui donner l'empire. (...) quatre officiers des janissaires l'enlèvent sur leurs épaules, et promènent le jeune empereur au milieu de son peuple.
Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 370. B. − P. anal., péj., vx. Satellite d'une autorité despotique. Cet élégant cavalier [Théodore de Bèze] (...) plein de politesse, habitué à fréquenter les cours, il [Calvin] le trouvait si dissemblable de tous ses farouches janissaires, qu'il se départait avec lui de ses sentiments habituels (Balzac, Cath. de Médicis,1841, p. 224).Les jésuites, les janissaires du catholicisme, aujourd'hui les oppresseurs du monde (Proudhon, Confess. révol.,1849, p. 340). Prononc. et Orth. : [ʒanisε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1457 Jehanicere (Bertrandon de La Broquière, Voy. d'outremer, advis et advertissement, p. 268 d'apr. R. Arveiller ds Fr. mod. t. 17, p. 135); 1546 janissaire (A. Geuffroy, Briefve description de la court du Grand Turc, éd. Schefer, p. 232, ibid., p. 136). Empr., par l'intermédiaire de l'ital.giannizzero « janissaire » (dep. av. 1470, Luca Pulci ds Batt.), au turc yenīčerī « id. », proprement « nouvelle (yeñī) troupe (čerī) ». Fréq. abs. littér. : 66. Bbg. Dauzat (A.). Mots fr. d'orig. orientale... Fr. mod. 1943, t. 11, pp. 241-251. - Hope 1971, p. 42. - Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 411; [1930], p. 388. |