| JAMBONNEAU, subst. masc. A. − CHARCUT. Partie de la jambe du porc située au-dessous du genou ou de l'épaule qui se consomme froide après cuisson, présentée généralement garnie de chapelure et munie de son os. Je préfère (...) ce simple jambonneau cuirassé d'une gelée transparente comme de l'ambre (Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 284).Les jambonneaux désossés (...) avec leur bonne figure ronde, jaune de chapelure, leur manche terminé par un pompon vert (Zola, Ventre Paris,1873, p. 636): ... Tante Agathe (...) a fait cuire le souper. Mais vous pensez bien qu'il faut néanmoins surveiller à la cuisine. Même les plats qui paraissent cuire tout seuls, comme le jambonneau, le salé aux pommes de terre, qui viendront après la soupe, on dirait qu'ils ont besoin de sentir qu'on a l'œil sur eux.
Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 45. SYNT. Jambonneau de devant; jambonneau cuit, fumé, salé; jambonneau à la bernoise; acheter un jambonneau. B. − P. anal. 1. Populaire a) Cuisse. Synon. jambon.Tout le génie de la Renaissance qui avait contribué à façonner une image de la femme considérée comme un objet de loisir et de repos vole en éclats sous les foulées ahanantes et les tourbillons de jambonneaux de « gotons » taillées en bûcherons de bas-reliefs. (Antoine Blondin.) (Jeux et sports,1967, p. 1300). b) Arg. mus., vx. Guitare, mandoline; violon. Des joueurs de guitare entrèrent, sur ces entrefaites. Ils pinçaient du jambonneau avec les doigts (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 110). 2. ZOOL. Coquillage marin bivalve du genre pinne. Les nacres ou jambonneaux qui se trouvent en assez grand nombre sur le fond, peuvent endommager les câbles (Freycinet, Voy. autour du monde,1826, p. 123).Les filaments lustrés et soyeux qui rattachent aux rochers les « jambonneaux », sorte de mollusques très abondants sur les bords de la Méditerranée (Verne, Vingt mille lieues, t. 1, 1870, p. 145). Prononc. et Orth. : [ʒ
ɑ
̃bɔno], [-bono]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. a) 1606 « petit jambon fait avec les pattes de devant du porc » (Duchesne, Satyres de J. Juvénal d'Aquin, p. 246); b) 1894 « cuisse » (Virmaître, Dict. d'arg. fin-de-s., p. 151); 2. 1742 zool. (Dezallier d'Argenville, Histoire naturelle... d'apr. Arveiller ds R. Ling. rom. t. 40, 1976, p. 232); 3. 1879 arg. mus. (Huysmans, loc. cit.). Dér. de jambon*; suff. -eau*. Fréq. abs. littér. : 23. Bbg. De Leehneer (G.). À propos d'un manuel de naturaliste du xviiies. R. belge Philol. Hist. 1970, t. 48, no3, p. 786. - Hasselrot 20es. 1972, p. 47, 71. - Quem. DDL t. 6, 13. |