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JALOUSER, verbe trans.
Qqn jalouse qqc./qqn.Ressentir de la jalousie envers quelqu'un ou pour quelque chose. Synon. envier.Il comprit sa vie petitement et jalousa tout ce qui n'était pas flétri et brisé comme lui (Sand, Lélia,1839, p. 509).Je jalouse le sort des plus vils animaux Qui peuvent se plonger dans un sommeil stupide (Baudel., Fl. du Mal,1857, p. 52):
1. Quand même il était pas content, il me jalousait moi, mes idées, mes trésors spirituels, ma prestance, la façon qu'on m'appelle « docteur ». Céline, Mort à crédit,1936, p. 44.
Emploi pronom. réciproque. Les deux sœurs se jalousent, voyez-vous? C'est encore une preuve de leur tendresse (Balzac, Goriot,1835, p. 150).Je n'ai traversé que pays qui se suspectent, que villes qui se jalousent (Cocteau, Maalesh,1949, p. 232):
2. Les deux hommes qui, par leur situation personnelle et leur popularité, pouvaient prétendre à un grand rôle, La Fayette et Mirabeau, se jalousaient et ne s'entendaient pas. Tous deux se servirent des mêmes moyens, (...) pour arriver au pouvoir. Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 49.
REM.
Jalousé, -ée, part. passé en emploi adj.Considéré avec jalousie. Il ramassa les papiers épars sur le lit, il les déchira, les broya, comme s'il avait voulu anéantir tout ce travail imbécile et jalousé (Zola, Argent,1891, p. 425).En emploi subst. De la part d'un amoureux qui ennuie, la jalousie doit inspirer un souverain dégoût qui va même jusqu'à la haine, si le jalousé est plus aimable que le jaloux (Stendhal, Amour,1822, p. 113).
Prononc. et Orth. : [ʒaluze], (il) jalouse [ʒalu:z]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Fin xives. (Cent ballades, éd. G. Raynaud, p. 94). Dér. de jaloux*, -ouse; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 201. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 187, b) 403; xxes. : a) 352, b) 267.