| JACQUET1, subst. masc. A. − Jeu inspiré du tric-trac, se jouant à deux, avec des dés et des pions que l'on déplace sur une tablette divisée en deux compartiments. Une partie de jacquet. Ce pilier d'estaminet, (...) hâblant et blaguant sur les coups de jacquet et de billard (Huysmans, Art mod.,1883, p. 114).Il joue au jacquet et compte les points avec ses doigts (Renard, Journal,1893, p. 163).Dépêchez-vous, dit-elle. (...) vous savez bien que je vous dois votre revanche au jacquet (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 85). B. − P. méton. 1. Partie de jacquet : Si l'on faisait un jacquet, proposa l'Aumône. − Pourquoi pas? dit Des Cigales. Ça nous changera les idées. L'Aumône alla chercher la boîte et l'on n'entendit plus que les dés roulant et les disques s'empilant et de temps à autre une réflexion inspirée par le jeu ou bien la voix d'une auto dans la nuit neigeuse.
Queneau, Loin Rueil,1944, p. 207. 2. Boîte contenant ce jeu, qui une fois dépliée sert de tablette à jouer. Jacquet en acajou. MlleVerdure allumait deux flambeaux qu'elle posait des deux côtés du jacquet (Gide, Isabelle,1911, p. 623). REM. Jacqueteur, subst. masc.,hapax. Joueur de jacquet. J'avais cru décent, dès le premier soir, d'obéir au signal de ces dames, laissant aux prises les jacqueteurs (Gide, Isabelle,1911, p. 623). Prononc. : [ʒakε]. Étymol. et Hist. 1827 (M. Lebrun, Manuel des jeux de calcul et de hasard, p. 85 d'apr. Ch. Arnould ds Fr. mod. t. 16, p. 212). Orig. inc., peut-être même mot que jacquet, jaquet « valet de pied, parasite, bouffon » (1549, Est.), dimin. de Jacques*. Fréq. abs. littér. : 15. |