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* Dans l'article "JACASSER,, verbe intrans."
JACASSER, verbe intrans.
A. − [En parlant de la pie] Pousser son cri. Synon. jaser.Des pies, qui jacassaient dans des pommiers (Zola, Joie de vivre,1884, p. 1065).
[P. ext.] De ma fenêtre je (...) n'entends guère que les oiseaux qui sifflent et jacassent toute la journée (Green, Journal,1937, p. 87).
Au part. prés. en emploi adj. Les profondeurs de l'étang s'animaient soudain de leur piaillement confus [des étourneaux], de leurs voix jacassantes (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 178).
B. − P. anal.
1. Qqn jacasse
a) Parler avec volubilité, sans arrêt :
1. Elle était, à l'arrière de notre embarcation, une espèce de petit moulin à paroles, jacassant au vent qui filait sur l'eau. Elle bavardait sans fin avec le léger bruit continu de ces mécaniques ailées qui tournent dans la brise; et elle disait étourdiment les choses les plus inattendues, les plus cocasses, les plus stupéfiantes. Maupass., Contes et nouv., t. 1, Mouche, 1890, p. 1341.
b) Péj. Parler beaucoup, d'une voix fatigante, criarde; tenir des propos futiles. Au dîner, Sardou (...) prend la parole à la soupe et jacasse jusqu'au dessert, sans discontinuer, parlant de Nice, de la Bastille, de Versailles, intarissable et agaçant avec son admirable mémoire de lieux communs (Goncourt, Journal,1888, p. 788).Parfois toute la classe (...) se prenait à jacasser, à ruer dans les pupitres, à frapper sur les tables (Duhamel, Notaire Havre,1933, p. 109).Je vous le confie parce que vous êtes un jeune homme sérieux, que vous ne jacassez pas à tort et à travers (Arnoux, Solde,1958, p. 39).
[P. méton.] :
2. ... comme Polichinelle, dès que je le ramenais [le récepteur] près de moi, il recommençait son bavardage. Je finis, en désespoir de cause, en raccrochant définitivement le récepteur, par étouffer les convulsions de ce tronçon sonore qui jacassa jusqu'à la dernière seconde... Proust, Guermantes 1,1920, p. 134.
Au part. prés. en emploi adj. Seul à ma table [au restaurant], entouré de toutes ces tables jacassantes (Mauriac, Nouv. Bloc-notes,1961, p. 225).
2. Qqc. jacasse.Produire un bruit incessant. Les feuilles jacassent comme des petites filles la veille des vacances : l'arbre va leur donner congé (Renard, Journal,1904, p. 924).L'insolente indifférence de la pendule qui jacassait tout haut comme si je n'eusse pas été là (Proust, Swann,1913, p. 8).
Emploi trans., rare. L'horloge qui jacasse des paroles boiteuses (Rolland, J.-Chr., Aube, 1904, p. 13).
Prononc. et Orth. : [ʒakase], (il) jacasse [ʒakas]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1806 « bavarder » (J. de Maistre, Corresp., p. 262); 2. 1835 « crier (en parlant de la pie) » (Ac.). Soit dér. de jaqueter, jaquetter « bavarder; crier (en parlant de la pie) » (jacter*) avec substitution de suff. (-asser*) d'apr. des verbes comme agacer « crier (pie) » (FEW t. 15, p. 7a), croasser; soit, moins vraisemblablement, dér. au moyen de la dés. -er de jacasse*. Fréq. abs. littér. : 62.
DÉR. 1.
Jacasseur, -euse, adj.Qui jacasse. a) [En parlant d'un oiseau] Des oiseaux jacasseurs, aux riches plumages, laissent tomber sur moi des fientes du haut des arbres (Jammes, De l'angélus,1898, p. 283).b) Péj. [En parlant d'une pers.] Les indigènes du village vinrent s'assembler autour du foyer, furieusement jacasseurs (Céline, Voyage,1932, p. 221).[P. méton.] Qui s'exprime par des jacassements. Une foule s'agitait qui pesait, achetait, se disputait avec des clameurs jacasseuses où se mêlaient la politique, le prix des œufs et le scandale (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 126).Emploi subst. Oh! la jacasseuse, la radoteuse! (Arnoux, Solde,1958, p. 280).[ʒakasœ:ʀ], fém. [-ø:z]. 1reattest. 1866 (Delvau, p. 209 : jacasseur, s.m. Bavard, indiscret); de jacasser, suff. -eur2*.
2.
Jacassier, -ière, adj.,rare a) [En parlant d'une pers.] Qui jacasse, aime jacasser. Femme jacassière. Il y a, dans nos races jacassières, des individus qui accepteraient avec moins de répugnance le supplice suprême, s'il leur était permis de faire du haut de l'échafaud une copieuse harangue (Baudel., Poèmes prose,1867, p. 110).b) [P. méton.] Qui s'exprime par des jacassements. Les rages jacassières des boutiquiers (Huysmans ds Lar. Lang. fr.). [ʒakasje], fém. [-jε:ʀ]. 1reattest. ca 1790 subst. « bavard » (Jean-Bart à Marat noCVII, p. 8 ds Brunot, t. 10, p. 112); de jacasser, suff. -ier*.
BBG. Gebhardt (K.). Les Francoprovençalismes de la lang. fr. R. Ling. rom. 1974, t. 38, p. 195. - Lenoble-Pinson (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, pp. 324-326 (et s.v. jacasseuse). - Weil (A.). En marge d'un nouv. dict. R. Philol. fr. 1932, t. 45, p. 25.