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* Dans l'article "JABOT,, subst. masc."
JABOT, subst. masc.
A. − ANATOMIE
1. ZOOL. Renflement volumineux de l'œsophage qui aide à la trituration des matières solides ingérées (notamment chez les oiseaux) ou sert de réservoir à miel (chez les abeilles). Le jabot, ou la première de ces poches, s'aperçoit très-bien au-dehors, au bas du cou, lorsqu'elle est distendue par la nourriture. Elle est sur-tout remarquable dans les granivores (Cuvier, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 404).La dernière goutte de miel qu'elle [l'abeille] tenait en réserve au fond de son jabot (Maeterl., Vie abeilles,1901, p. 62):
1. ... il existe chez nombre d'Oiseaux (...) un jabot, sorte de diverticule ou renflement de l'œsophage le long du cou où la nourriture commence par s'amasser et y subit aussi l'action des premiers sucs digestifs... Zool.,t. 4, 1974, p. 353, [Encyclop. de la Pléiade].
2. P. anal.
a) [de forme]
[Chez l'homme] Fam., vieilli. Estomac. Les chameaux (...) ont d'ailleurs plusieurs estomacs et ruminent leur nourriture : ce que celui-ci [le mendiant] ne saurait faire, car il a toujours le jabot vide comme la tête (Gautier, Fracasse,1863, p. 295).Remplir son jabot, se remplir le jabot. ,,Manger beaucoup, faire un bon repas`` (Ac. 1835, 1878).
PATHOL. Jabot œsophagien. Dilatation accidentelle de l'œsophage (du cheval, des ruminants, du chien) :
2. ... jabot œsophagien, déchirure partielle de la musculeuse de l'œsophage, par laquelle la muqueuse vient faire hernie, cette poche peut se remplir d'aliments qui la distendent et peuvent arriver à la rupturer... Garcin, Guide vétér.,1944, p. 52.
b) [de situation]
[Chez l'animal] Littér. Synon. de gorge, poitrine.Les taureaux roux au front large, au jabot de chair poilue (Maupass., Notre cœur,1890, p. 351).Une belle biche au jabot blanc (Duhamel, Maîtres,1937, p. 217).
[Chez l'homme] Poitrine. − No... no... jamais tricher... disait J. Tom Lévis, la main sur le jabot (A. Daudet, Rois en exil,1879, p. 190).
B. − MODES. Ornement de mousseline ou de dentelle, plissée ou tuyautée, que les hommes portaient jusqu'au début du xixesiècle (et encore parfois aujourd'hui) à l'ouverture de la chemise ou qui garnit, chez les femmes, le plastron d'un chemisier, d'une blouse, d'une robe. Pour la première fois j'eus une chemise à jabot dont les tuyaux gonflèrent ma poitrine et s'entortillèrent dans le nœud de ma cravate (Balzac, Lys,1836, p. 23).MmeHenningsen mit un doigt dans son jabot, en fit mousser toutes les dentelles (Duhamel, Terre promise,1934, p. 110).
Loc. verb., vieilli. Faire jabot. ,,Tirer en dehors le jabot de sa chemise pour en faire parade`` (Ac. 1835, 1878). Au fig. Faire le fier, le coquet, l'avantageux. Synon. se rengorger, se pavaner.Être pigeon, être coq, becqueter ses amours du matin au soir, se mirer dans sa petite femme, être fier, être triomphant, faire jabot; voilà le but de la vie (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 646).
REM.
Jabotière, subst. fém.a) Modes, vx. Mousseline servant à faire les jabots. (Dict. xixeet xxes.). b) Ornith. Oie sauvage dont la gorge est pendante en forme de poche dite aussi oie moscovite, de Sibérie, de Guinée (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth. : [ʒabo]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1546 fig. avoir dedans le jabot « (d'une pers.) avoir en soi-même, valoir réellement » (Rabelais, Tiers-Livre, xviii, éd. M. A. Screech, p. 134, 32); 1555 au propre, d'animaux (P. Belon, Nature des poissons, p. 134, éd. 1555 ds Gdf. Compl.). B. 1680 « ornement de dentelle attaché sur l'ouverture de la chemise au-dessous de la gorge » (Rich. : en ce sens est presque hors d'usage, et même quand il avoit grand cours il ne se disoit qu'en riant); revenu en usage (Trév. 1704) et encore à l'époque moderne. Terme prob. empr. aux parlers de la partie septentr. du domaine occitan (cf. les formes citées par FEW t. 4, p. 3b pour le département de l'Allier, ainsi que pour le Cantal; [jàbo] relevé par Gardette, Atlas ling. du Lyonnais, carte jabot-gésier à Vollore-Montagne, Puy-de-Dôme, et par Dhér. dans le Limousin), dér. de la base prélat. *gaba « gorge, gosier », v. gaver, gavot. Fréq. abs. littér. : 179. Bbg. Quem. DDL t. 5. - Rézeau (P.). Notes sur le lex. d'E. Pérochon. R. Ling. rom. 1978, t. 42, p. 106. - Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 186.