| * Dans l'article "JABOTER,, verbe" JABOTER, verbe A. − Emploi intrans. 1. [Le suj. désigne un oiseau] Pousser des cris en secouant le jabot. Entendez-vous jaboter ces perruches? (Ac.1935). 2. Qqn jabote.Bavarder sans arrêt de façon plus ou moins futile ou oiseuse. Ils avaient jacassé ensemble près d'une heure, et je me demandais de quoi ils pouvaient jaboter si longtemps (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Champ d'oliv., 1890, p. 93). ♦ [P. méton.] Au part. prés. en emploi adj. Les jeux de raquette d'une conversation jabotante et pailletée entre caillettes, abbés et philosophes à la mode du Neveu de Rameau (Richepin, Aimé,1893, p. 53). − En partic. ♦ Synon. de babiller, jaser (cf. ce mot A).J'entends en ce moment jaboter dans la chambre voisine de la mienne une petite fille de ton âge qui me fait songer à toi, chère enfant (Hugo, Corresp.,1840, p. 575). ♦ Péj. Synon. de cancaner, jaser (cf. ce mot B).Sa femme ne se plaignait pas. En revanche, les gens de la petite ville jabotaient, plaisantaient volontiers (Duhamel, Journal Salav.,1927, p. 119). B. − Emploi trans., rare 1. Parler maladroitement (une langue). Synon. baragouiner.Ils jabotaient un peu le français (L. Daudet, Phryné,1937, p. 105). 2. Dire, raconter (avec une intention malveillante) : Lucien sera soldat, et un soldat n'a pas besoin d'en savoir si long, quoi qu'en jabotent les gens d'aujourd'hui... De l'honneur, du sang-froid et des muscles, quand avec cela on aime bien la France, tout va.
Bourget, Disciple,1889, p. 114. Prononc. et Orth. : [ʒabɔte]. Ac. 1718-1798 -tt-; 1835-1935 -t-. Étymol. et Hist. 1. 1694 « parler, bavarder » (La Fontaine de sapience, scène 2 ds Théâtre Italien, éd. E. Gherardi, 1700, t. 5, p. 303); 2. 1770-83 en parlant de perruches (Buffon, Ois., t. 11, p. 372 ds Littré). Dér. de jabot*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 36. DÉR. Jaboteur, -euse, subst.,vieilli. a) Subst. masc. Oiseau qui jabote (spécialement le merle d'Afrique). (Dict. xixes.). b) Subst. Personne qui jabote. De grands fourrés de peupliers grésillant sous le vent et réunis dans un coin de fossé comme des jaboteurs de village (Estaunié, Simple,1891, p. 47).J'ai l'air d'un vieux jaboteur dans cette lettre, toute de faits divers (Gide, Corresp. [avec Valéry], 1891, p. 77).− [ʒabɔtœ:ʀ], fém. [-ø:z]. − 1resattest. a) 1772, 20 mars (Lettres de la marquise Du Deffand à M. Walpole, éd. A. Thiers, 1864, t. 1, p. 405 : cette belle-mère est une jaboteuse); b) 1799 ornith. (F. Levaillant, Oiseaux d'Afrique, p. 39 ds DG); du rad. de jaboter, suff. -eur2*. BBG. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 115. |