| ITALIANISME, subst. masc. A. − [En parlant d'une pers. ou d'une chose] Caractère semblable à celui qui est propre à l'Italie et aux Italiens. Il y avait un fonds d'italianisme dans le caractère de Napoléon, c'était l'amour des cordons de toutes couleurs et la crainte du prêtre (Stendhal, Prom. ds Rome, t. 1, 1829, p. 92): 1. Au débouché de Bueu, se déploie d'un seul coup la grande baie de Pontevedra, plus étendue que celle de Vigo mais qui n'a rien de son italianisme : il est bien rare que l'Espagne se laisse aller à de la séduction féminine.
T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 268. − Goût pour ce qui vient d'Italie : 2. Cette campagne (...) est abordée (...) dans un esprit commun à toute l'école contemporaine : on y reconnaît un accent typiquement septentrional et protestant, se complaisant à la muette désolation de l'étendue (...); s'y ajoute, plus discrètement, la sollicitation de l'italianisme inclinant, pour construire les formes, à amplifier l'importance des mouvements de terrain jusqu'à en faire des collines...
Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 250. B. − LING. Tournure propre à la langue italienne. Cet italien a (...) appris le français; cependant il lui échappe quelquefois des italianismes (Littré). Rem. ,,On dit aussi italisme, italicisme`` (Quillet 1965). − En partic. Expression italienne empruntée par une autre langue. Séraphie, assez jolie, faisait l'amour (italianisme à ôter) avec mon père (Stendhal, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 136).Il y a de nombreux italianismes chez les poètes français du xviesiècle (Ac.1935).Dans ce sabir fait de turc, d'arabe, d'espagnol, d'italianismes et de termes francisques [sic] (...), il m'explique avec volubilité la situation (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 168). ♦ P. anal., dans le domaine musical. Cette phrase (...) [de la Sonate op. 58 de Chopin], après avoir commencé d'une façon tout à fait séduisante, se perd ensuite en de plats italianismes (D'Indy, Compos. mus., t. 2, 1, 1897-1900, p. 408). Prononc. et Orth. : [italjanism]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1578 « expression, tournure propre à l'italien » (H. Estienne, Deux dialogues du nouveau langage françois italianisé, éd. P. Ristelhuber, t. 2, p. 176); 2. 1829 « manière d'être propre aux Italiens » (Stendhal, loc. cit.). Dér. sav. de italien*; suff. -isme*. |