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IRRITANT1,-ANTE, part. prés. et adj.
I. − Part. prés. de irriter*.
II. − Emploi adj.
A. − [Correspond à irriter A]
1. Qui provoque une inflammation légère. Le paysan, l'été, abrite son cheval de la piqûre irritante des mouches, en lui voilant la face d'un frais et mouvant feuillage (Michelet, Chemins Europe,1874, p. 250).L'explosion des coups de mine donne des fumées irritantes qu'il convient aussi de chasser par l'aérage (E. Schneider, Charbon,1945, p. 252).
2.
a) Vieilli. Qui excite nos organes outre mesure, de manière à changer le rythme habituel de leurs fonctions (d'apr. Littré-Robin 1858). Médicaments irritants. Comme ces drastiques sont en général échauffans et irritans, il est bon de tempérer leur action par des boissons diurétiques (Geoffroy, Méd. pratique,1800, p. 229).
Emploi subst. masc. Les irritants comprennent les rubéfiants, les épispastiques ou vésicants, les caustiques, etc. (Littré).
P. métaph. Les sensations caressantes qui viennent en foule dans l'isolement, les vives et pénétrantes influences de la nature, flattent et chatouillent la surface de mon âme; mais, en pénétrant à l'intérieur, elles deviennent des irritants qui accroissent la puissance des facultés rêveuses et inquiètes (M. de Guérin, Journal,1834, p. 210).
b) Qui excite plus ou moins vivement les nerfs. Il [le nerveux] doit de même considérer comme défavorables la vie des grandes villes, les climats irritants comme le bord de la mer et tout ce qui fait choc sur lui (Mounier, Traité caract.,1946, p. 187).
Emploi subst. masc. Pour des populations très nerveuses, affolées d'amour-propre, le sport n'est pas une détente, il est un irritant et il s'ajoute aux irritants de la vie pratique, du travail, de la profession, de la famille (J.-R. Bloch, Dest. du S.,1931, p. 136).
3. Au fig. Qui excite les sens. Cette pièce tiède, d'un luxe intime de femme sensuelle, et où traînait un parfum irritant de musc (Zola, Germinal,1885, p. 1304):
1. Madame Récamier, plus belle, et d'une beauté plus irrésistible, que madame de Sévigné, peut-être aussi un peu plus coquette et plus irritante au temps de ses élégances, eut bien plus à faire qu'elle pour réduire ensuite au devoir et à la douceur d'un commerce uni ceux qu'elle enflammait. Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 14, 1851-62, p. 306.
B. − [Correspond à irriter B] Qui provoque un état d'énervement pouvant aller jusqu'à la colère. Une question irritante; des paroles irritantes. Je parlais avec Robert de l'irritant problème des traductions (Green, Journal,1947, p. 87).Recevant, le 23, André Philip et Tixier et s'irritant de leurs protestations, il leur crie : « Bien entendu, je traite avec Darlan, puisque Darlan me donne Alger!... » (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 48):
2. La bêtise féminine est déjà bien irritante, la bêtise cléricale l'est plus encore que la bêtise féminine, dont elle semble d'ailleurs parfois le mystérieux surgeon. Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1089.
Prononc. et Orth. : [iʀitɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1835. Fréq. abs. littér. : 411. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 289, b) 674; xxes. : a) 742, b) 693.