| INTONATION, subst. fém. A. − MUS. Manière d'attaquer une note, un son. Avoir l'intonation juste, fausse (Ac. 1935). L'intonation est la production (...) des sons au degré de hauteur qui convient à chacun d'eux (Savard, Mus. et méth. transpos.,1886, p. 34).Une mélodie est une succession de sons déterminés, différant entre eux à la fois par leur durée, par leur intensité et par leur intonation (G. Dumas, Psychol.,1924, p. 305). − LITURG. Partie initiale d'une œuvre liturgique. Si le kyrie est d'une composition relativement facile, il n'en n'est pas de même du gloria. C'est que, non compris l'intonation par le célébrant, le texte comprend seize phrases, les unes très courtes, les autres plus longues (Potiron, Mus. église,1945, p. 96).Le premier ténor chante discrètement l'intonation de l'antienne (Potiron, Mus. église,1945p. 66). B. − Cour. Ensemble des variations de hauteur et d'intensité que prend la voix en parlant ou en lisant, et qui forment la courbe mélodique de la phrase. Synon. accent, expression, inflexion, ton.Il y avait dans la voix de ma pauvre mère une telle intonation de terreur, que je me tus à l'instant même (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 259).Ah! avait fait Haynes avec une intonation d'étonnement dans la voix (Peisson, Parti Liverpool,1932, p. 22): 1. La richesse et la variété des intonations font le charme de la diction : il y a des comédiens qui ne parlent que sur 3 ou 4 tons, comme ils n'agissent qu'avec 4 ou 5 gestes qu'ils répètent successivement.
Bussy, Art dram.,1866, p. 246. − PHONÉT. Grammont établit une classification entre les langues, sur la base des paramètres utilisés à des fins linguistiques, qui implique une hiérarchie des fonctions de l'intonation. Il distingue entre 1/ les langues à intonation, qui utilisent la hauteur comme élément de parole pour distinguer les mots, nous dirions aujourd'hui les langues à tons; 2/ et les langues accentuelles, dans lesquelles l'intensité et la durée sont les paramètres essentiels et où l'intonation fournit le mouvement musical de la phrase (p. 132) (L'Intonation, de l'acoustique à la sémantique, Paris, Klincksieck, 1981, p. 5): 2. ... c'est surtout hors d'Europe, dans les langues de l'Extrême-Orient et les langues bantoues, que l'intonation joue un grand rôle. Dans la prononciation mandarine du chinois, on distingue, outre une intonation unie, deux intonations montantes et une intonation descendante...
Arts et litt.,1935, p. 50-05. Prononc. et Orth. : [ε
̃tɔnasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1372 « action de mettre un chant sur le ton dans lequel il doit être (en matière de plain-chant) » (J. Goulain, Trad. du Ration. de G. Durant, B.N. 437, fo185b); b) 1552 « action ou manière d'émettre avec la voix un son musical » (Rabelais, Quart Livre, éd. R. Marichal, VIII, 5); 2. ca 1770 « ton que prend la voix en parlant » (Duclos, Mém. act. théâtr. Œuvres, t. 9, p. 351 ds Littré). Dér. sav. du lat. médiév. intonare « entonner », lui-même adapté de l'a. fr. entonner*. Fréq. abs. littér. : 434. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 254, b) 619; xxes. : a) 812, b) 808. Bbg. Hazaël-Massieux (G.), Hazaël-Massieux (M.-Ch.). Inform., intonation et synt. en fr. Ét. de phonol. fr. Paris, 1978, pp. 107-116. - Houdebine (A.-M.), Robert (F.). L'Intonation − une approche − à partir de qq. ouvrages. Linguistique. Paris. 1975, t. 11, no2, pp. 139-143. - Martin (Ph.). Les Probl. de l'intonation. Lang. fr. 1973, no19, pp. 4-32; Résumé d'une théorie de l'intonation. B. de l'Inst. de phonét. de Grenoble. 1977, t. 6, pp. 57-87. - Martins-Baltar (M.). De l'énoncé à l'énonciation : une approche des fonctions intonatives. Paris, 1977, 174 p. - Mettas (O.). Les Techn. de la phonét. instrumentale et l'intonation. Bruxelles-Paris, 1971, 166 p. |