| INTERROGATIF, -IVE, adj. A. − Qui exprime l'interrogation. Air interrogatif; attitude, curiosité, expression, façon, manière, méthode, voix interrogative. Il termine toutes ses phrases par un hein interrogatif, un hein tout à fait désagréable et qui est comme s'il vous rotait à la figure (Goncourt, Journal,1882, p. 209).Nos regards se croisèrent. Le sien me parut clair et étrangement interrogatif (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 283): Quant aux noms de personnes nouveaux qu'on prononçait devant lui, il se contentait seulement de les répéter sur un ton interrogatif qu'il pensait suffisant pour lui valoir des explications qu'il n'aurait pas l'air de demander...
Proust, Swann,1913, p. 200. B. − GRAMM. Qui sert à interroger. Adjectif, adverbe, pronom, terme interrogatif; phrase, proposition interrogative. Tous ces soi-disants modes optatif, impératif, interrogatif, dubitatif, ne sont que des locutions abrégées (Destutt de Tr., Idéol. 2,1803, p. 197).Cette interjection n'avait rien d'interrogatif; simple exclamation à tout usage, par laquelle ma grand'mère exprimait l'étonnement, l'approbation, l'admiration (Gide, Si le grain,1924, p. 377).Il a donné à sa phrase la tournure interrogative. En réalité, il affirme (Sartre, Nausée,1938, p. 151). − Emploi subst. ♦ masc. Les interrogatifs sont des pronoms, des adjectifs ou des adverbes qui indiquent que l'on pose une question (Ling.1972). ♦ fém. [Phrases] dérivées des interrogatives ou des négatives (Dub.Gramm. t. 3 1969, p. 37). Prononc. et Orth. : [ε
̃tε
ʀ
ɔgatif] ou [ε
̃te-], fém. [-i:v]. [-ε
rr-] ds Fér. 1768, Fér. Crit. t. 2 1787, Land. 1834, Gattel 1841, Passy 1914. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1499 adj. (J. Lagadeuc, Catholicon ds R. Ling. rom. t. 44, 1980, p. 232); spéc. 1550 gramm. (L. Meigret, Tretté de la gramm. fr., éd. W. Foerster, p. 77 : qi interrogatif; p. 191 : point interrogatif). Empr. au b. lat.interrogativus « qui exprime l'interrogation », terme de grammaire. Fréq. abs. littér. : 102. DÉR. Interrogativement, adv.D'une manière qui exprime l'interrogation. Son regard bleu restait interrogativement fixé vers le fond du magasin, comme s'il y cherchait une issue (Larbaud, Barnabooth,1913, p. 14).− [ε
̃tε
ʀ
ɔgativmɑ
̃], [ε
̃te-]. Att. ds Ac. 1935. − 1reattest. 1782 (Mercier, Tableau de Paris, V, 310 ds Gohin, p. 252); de interrogatif, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 12. BBG. − Gougenheim (G.). Les Pron. interr. que et quoi. Fr. mod. 1949, t. 17, pp. 85-90. - Quem. DDL t. 5 (s.v. interrogativement). - Schmidt-Radefeldt (J.). La Struct. sém. des verbes interr. In : Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 13. 1971. Québec, 1976, t. 1, pp. 819-830. - Togeby (K.). Les Pron. interr.-rel. et les conj. de subordination. In : T. (K.). Choix d'art. : 1943-1974. Copenhague, 1978, pp. 179-187. |