| INTERMÈDE1, subst. masc. A. − 1. Diverstissement dramatique, lyrique, chorégraphique ou musical s'intercalant entre les actes d'une pièce de théâtre, les parties d'un spectacle. Une sorte d'intermède orchestral, formé surtout des motifs de Nuremberg, de La Saint Jean, des Maîtres, (...) sert de trait d'union avec le tableau suivant, Maîtres Chanteurs, scène IV, acte III (Lavignac, Voy. artist. Bayreuth,1897, p. 562): 1. ... Rébecca Bechdoldt, la grande tragédienne nationale (...) avait accepté de venir (...) en distillant, de sa voix d'or, un long poème de M. Raoul Jemm, intitulé La Femme, et pour lequel M. Maté Coczani avait composé un accompagnement et quatre intermèdes mélodiques.
Martin du G., Devenir,1909, p. 71. 2. En partic. a) Divertissement chorégraphique intercalé au xviiesiècle entre les actes d'une comédie sans en interrompre l'action. Les Intermèdes du « Bourgeois gentilhomme » de Molière. M. Antoine a également replacé dans la pièce [le Malade imaginaire] les intermèdes qui en font partie : l'intermède de Polichinelle − (...) entre le premier et le deuxième acte (Léautaud, Théâtre M. Boissard, t. 1, 1926, p. 140). b) Courte pièce, le plus souvent bouffonne, intercalée au xviiiesiècle entre les actes d'un opéra sans rapport avec lui et d'où est né l'opéra comique. « La Servante maîtresse », intermède de Pergolèse. B. − Au fig. Événement qui interrompt provisoirement le cours des choses; période qui fait diversion dans le temps : 2. Mais la Marie de chez nous cache sauvagement sa petite tête dans les jupes de sa protectrice. (...) c'est tout ce que les nouveaux cousins en apercevront ce soir. − Elle a pourtant voulu descendre, regrette Noelle. − Donne-lui un morceau de pompe, prononce l'oncle Blaise, et fais-la remonter. Juste après cet intermède se produisit un incident qui frappa beaucoup Augustin.
Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 47. REM. Intermède entre comme 1erélém. dans qq. mots composés.a) Intermède-ballet, subst. masc.Lulli (...) composa la musique pour les intermèdes-ballets de Molière : la Princesse d'Élide (1664), Pourceaugnac (1669) (Rougnon1935, p. 346). b) Intermède-bouffe, subst. masc.C'est dans les intermèdes-bouffes de la comédie et de l'O[péra] italiens que réside la vraie origine de l'O[péra]-comique (Brenet, Dict. prat. et hist. mus.,1926, p. 308). Prononc. et Orth. : [ε
̃tε
ʀmεd]. Att. ds Ac. 1762-1878. Étymol. et Hist. 1. a) 1554 intermedie « divertissement donné entre les diverses parties d'un spectacle, surtout entre les actes d'une pièce de théâtre » (Melin de Saint-Gelays, Sophonisbe ds
Œuvres, éd. P. Blanchemain, t. 3, p. 168 : Première intermedie [cf. Advertissement, p. 162 : Intermedie signifie pause, à la manière de France, ou scene, selon les Latins]), seulement au xvies., v. Hug.; b) 1597 intermede (Ollenix du Mont-Sacré [N. de Montreux], Arimène, Au lecteur ds R. xvies., t. 15, p. 162); 2. 1682 « événement qui interrompt provisoirement la continuité de quelque chose » (La Fontaine, Le Quinquina ds
Œuvres, éd. H. Régnier, t. 6, p. 336, 297 : Otez le temps des soins, celui des maladies, Intermède fatal qui partage nos vies); 3. mus. a) 1765 synon. d'opéra-bouffe (Encyclop.); b) 1894 intermède instrumental [ici, à propos de l'aria no18 du Messie de Haendel] (Combarieu, Rapp. mus. et poés., p. 244). Empr. à l'ital.intermedio, attesté au sens 1 dep. xvies. (Machiavel ds Batt.), au sens 2 dep. 1669 (Tesauro, ibid.), d'abord adj. signifiant « qui représente un état de transition » (dep. 1502, Fr. Martini, ibid.), empr. au lat. intermedius « id. ». Fréq. abs. littér. : 110. Bbg. Gohin 1903, p. 230. - Hope 1971, p. 203. - Wind 1928, p. 123. |