| INTERCÉDER, verbe intrans. A. − DR. ROMAIN. Opposer son veto à un décret quelconque au moyen de l'intercession. (Ds Littré, Lar. 19e-Lar. encyclop.). B. − Intercéder auprès de qqn, pour, en faveur de qqn.Intervenir auprès d'une personne qui a autorité ou compétence en faveur de quelqu'un. Les vestales elles-mêmes intercédèrent auprès du dictateur, et demandèrent en grâce la vie de cet enfant indocile (Michelet, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 219).Les habitants d'Albano supplièrent l'étrangère refugiée chez eux, d'intercéder pour ce malheureux (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 358): En un sens, voyez-vous, la Peur est tout de même la fille de Dieu, rachetée la nuit du Vendredi-Saint. Elle n'est pas belle à voir − non! − tantôt raillée, tantôt maudite, renoncée par tous... Et cependant, ne vous y trompez pas : elle est au chevet de chaque agonie, elle intercède pour l'homme.
Bernanos, Joie,1929, p. 675. − Vx, emploi trans. Intercéder qqn. Ils intercédèrent humblement messire de Bourbon de les réconcilier avec leur loyal seigneur (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 129). Prononc. et Orth. : [ε
̃tε
ʀsede], (il) intercède [ε
̃tε
ʀsεd]. Cf. abréger. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Av. 1449 interceder a (qqn) por « intervenir auprès de quelqu'un pour (obtenir une grâce) » (J. de Stavelot, Chron., p. 367 ds Gdf. Compl.); spéc. 1482 cont. relig. (G. Flamang, Passion de S. Didier, éd. J.B. Carnandet, p. 344). Empr. au lat.intercedere « venir entre, intervenir » : « s'opposer » et « intervenir pour, s'interposer, s'entremettre, cautionner » dans la lang. class.; spéc. « intercéder, prier pour (auprès de Dieu, en parlant du Christ, d'un saint) » dans la lang. chrétienne. Fréq. abs. littér. : 115. Bbg. Barbier (P.). Nouv. ét. de lexicol. fr. Rom. Philol. 1947-48, t. 1, pp. 287-296. - Gohin 1903, p. 303. |