| INTAILLE, subst. fém. A. − BEAUX-ARTS. Pierre précieuse ou pierre dure gravée en creux, employée principalement dans la décoration de pièces d'orfèvrerie et dans la fabrication de sceaux ou de cachets. Anton. camée.L'intaille d'une bague en pierre fine (Gautier, Rom. momie,1858, p. 176).Les intailles romaines ont je ne sais quelle ardeur intense (Lorrain, Phocas,1901, p. 21).P. méton. : ... les cachets et cylindres-sceaux du Moyen-Orient, les scarabées égyptiens, les intailles gréco-romaines sont bien des sceaux au sens étroit du mot et selon la définition classique : empreinte sur une matière plastique, généralement la cire, d'images ou de caractères gravés sur une matière dure...
L'Hist. et ses méth.,1961, p. 393. − P. ext. Gravure en creux sur toute autre matière (bois, cuir p. ex.). Ces riches panneaux de paravents à intailles coloriées (Goncourt, Journal,1894, p. 689). − Loc. prép. En intaille. En creux. Des croix en relief ou en intaille (Lenoir, Archit. monast.,1856, p. 60). B. − Au fig. 1. Image, idée, œuvre fortement ancrée, gravée dans l'esprit de quelqu'un. Rien de ce que je lus de Goethe, ensuite, ne put modifier cette première intaille [la lecture du Prométhée] (Gide, Journal,1929, p. 906). 2. Style nerveux, incisif. La concision doit coïncider avec l'intaille, ou la morsure (L. Daudet, Brév. journ.,1936, p. 88). Prononc. et Orth. : [ε
̃tɑ:j] ou [-aj]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1740 intagli [mot ital. cité] (Ch. de Brosses, Lettres familières sur l'Italie, éd. Y. Bézard, t. 2, p. 254); 1808, intailles (Boiste). Empr. à l'ital.intaglio, plur. intagli, attesté comme terme de B.-A. dep. début xives. (Bartolomeo da S. Concordio ds Batt.), proprement « entaille », déverbal de intagliare « entailler ». Bbg. Hope 1971, p. 362. |