| INTÉGRISTE, adj. et subst. I. − Emploi subst. A. − RELIG. CATH. Adversaire du modernisme qui s'attache à maintenir et à défendre l'intégrité de la foi, de la doctrine et de la tradition; p. ext. et péj. celui qui s'oppose au progressisme : 1. ... entre intégristes et progressistes, la distance est plus grande et surtout l'antipathie plus militante qu'entre chacun de ces groupes et ses voisins, radicaux de droite ou communistes...
Philos., Relig., 1957, p. 44-3. B. − P. anal. Celui qui s'attache à maintenir l'essentiel et l'accessoire d'une doctrine, d'un mouvement, en refusant toute concession, toute évolution dans l'essentiel comme dans l'accessoire. C'est pourquoi la « nouvelle société » de M. Chaban-Delmas n'a aucune chance de voir le jour. Et pas davantage, d'ailleurs, les grands desseins qu'évoquent M. David Rousset ou les intégristes du gaullisme. La méthode employée implique l'enlisement (L'Express,6 juill. 1970, p. 69, col. 3). II. − Emploi adj. Qui est relatif à l'intégrisme; qui est partisan de l'intégrisme. L'« intégriste » Gusdorf élimine tout ce qui n'est pas héritage ancestral : le « progressiste » Philibert met à la place ce qui appartient le plus en propre à la génération actuelle (Antoine, Passeron, Réforme Univ.,1966, p. 131): 2. Le Saint Père a vécu chez nous. Il sait de quels bas-fonds intégristes montent certaines dénonciations, et que l'intégrisme, c'est la Lettre devenue virulente, la Lettre qui tue.
Mauriac, Nouv. Bloc-Notes,1961, p. 266. Prononc. : [ε
̃tegʀist]. Étymol. et Hist. 1913 par réf. à l'Espagne parti intégriste (La Pensée catholique contemporaine, août, 1913, p. 138). Empr. à l'esp.integrista « partisan de l'intégrisme, parti espagnol voulant la subordination de l'État à l'Église »; cf. plus anciennement 1894 « d'étroite observance » (Sachs-Villatte, Französisch-deutsches Supplement-Lexikon). V. intégrisme et pour les différentes nuances que revêtent les notions d'intégriste et d'intégrisme, v. Siccardo, op. cit., pp. 113-120. |