| INSURRECTIONNEL, -ELLE, adj. A. − Qui a ou prend le caractère d'une insurrection. Crise, situation insurrectionnelle; journée insurrectionnelle. Il aurait voulu que le mouvement insurrectionnel éclatât le lendemain, pour jeter à la rue sa casquette galonnée (Zola, Ventre Paris,1873, p. 866).Les consignes sur le rôle des ingénieurs en période de grève générale insurrectionnelle (...) furent jugées excessives par Michel (Abellio, Pacifiques,1946, p. 151): − « Le difficile », énonça Charchowsky, « c'est de savoir à quel moment il faut passer de l'action légale à l'action violente, insurrectionnelle ». Skada leva son nez busqué : − « Quand la vapeur pousse trop fort, le chapeau saute tout seul du samovar! »
Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 57. − En partic. ♦ Qui est en insurrection, qui participe à une insurrection. Armée, force insurrectionnelle. [Il] inventa (...) un prétexte pour ne pas suivre les ouvriers qui allèrent, le dimanche matin, rejoindre la bande insurrectionnelle de la Palud et de Saint-Martin-de-Vaulx (Zola, Fortune Rougon,1871, p. 150). ♦ Institué ou établi par une insurrection. Gouvernement insurrectionnel. Danton, lié au sort de la Commune insurrectionnelle, ne vit qu'une ressource : terroriser (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 71). B. − Qui prône le recours à l'insurrection. Un évangile si révolutionnaire, si radicalement insurrectionnel (P. Leroux, Humanité, t. 2, 1840, p. 794).Le socialisme, sous ses deux aspects, le réformiste et l'insurrectionnel, n'en reste pas moins un des visages permanents de la pensée et de la sensibilité contemporaines (J.-R. Bloch, Dest. du S.,1931, p. 22). C. − Qui est prompt à se révolter contre l'ordre établi, contre une autorité sociale, morale. L'on naît avec un sentiment insurrectionnel contre tout ce qui triomphe; l'on naît avec des entrailles émues et fraternelles pour tout ce qui est vaincu (Goncourt, Journal,1860, p. 747).Notre respect pour la loi ne nous a jamais empêchés d'être le pays le plus insurrectionnel, je ne dis pas le plus révolutionnaire, que le soleil éclaire (Gobineau, Pléiades,1874, p. 30). REM. Insurrectionnalisme, subst. masc.,hapax. Doctrine ou tendance qui pousse à se révolter contre l'ordre établi, à avoir recours à l'insurrection. Ils ont cherché à jeter sur le vieil insurrectionnalisme, qui est dans le sang de chez nous, le poids de la discipline anglo-saxonne (J.-R. Bloch, Dest. du S.,1931p. 133). Prononc. et Orth. : [ε
̃syʀ
εksjɔnεl]. Pour [-ʀ
ʀ-] v. insurrection. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1792, 22 oct. (Garat, Conv. Nat., Arch. Parl., 1reSér., t. LII, p. 624, col. 2 ds Brunot t. 9, p. 855, note 5). Dér. de insurrection*; suff. -el*. Fréq. abs. littér. : 49. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 325. - Quem. DDL t. 11. - Vardar. Soc. pol. 1973 [1970], p. 254. |