| INSUBORDINATION, subst. fém. A. − Rare. État de quelque chose qui n'est pas subordonné (à quelque chose). Anton. subordination.Le principe de subversion chez les Juifs était donc l'insubordination du sacerdoce, la théocratie : à Sparte, ce fut la communauté (Proudhon, Créat. ordre,1843, p. 485). B. − Attitude (de quelqu'un) se caractérisant par un refus plus ou moins total de subordination (à l'égard de quelqu'un). Synon. insoumission; anton. obéissance, soumission.Il règne dans ce corps une grande insubordination (Ac.). Cette armature nous sauva. Les volontaires qui arrivaient aux armées y portaient au moins autant d'insubordination que d'enthousiasme (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 73).Ces demoiselles finirent par s'irriter de mon insubordination et elles me le firent savoir (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 125). ♦ [En fonction de déterm. dans un syntagme prép. introd. par de] Acte d'insubordination (Ac.1798-1878).Esprit d'insubordination (Ac.). L'esclave placé entre le blanc et le sauvage n'osera manifester un caractère d'insubordination, ou le désir de liberté (Baudry des Loz., Voy. Louisiane,1802, p. 191). − P. méton. Acte d'une personne qui refuse de se subordonner à quelqu'un, d'obéir à ses ordres. Irène fut maladroite, vulgaire, accablant son mari du récit détaillé d'une insubordination de la domestique (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 94). − En partic., domaine milit.Délit consistant en un refus (de la part d'un militaire) d'obéir aux ordres de ses supérieurs hormis le cas de force majeure. Exciter à l'insubordination. Punir l'insubordination (Ac.). Cet officier a été cassé pour acte, pour fait d'insubordination (Ac.1935).Il m'a accordé la grâce d'un pauvre soldat, d'un dragon condamné à mort pour insubordination (France, Orme,1897, p. 57): Jaurès est un instant la voix de la jeunesse armée. À ses poings brandis brillent les fusils qui, demain, ne partiront pas contre nos frères d'Allemagne. Toutes les insubordinations de la veille et celles de l'avenir. Les fusillés de Salonique et ceux du Chemin des Dames.
Aragon, Beaux quart.,1936, p. 344. Prononc. et Orth. : [ε
̃sybɔ
ʀdinasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1770, 12 août (Bachaumont − XIX, p. 247 − ds Proschwitz Beaumarchais, p. 259). Dér. de subordination*; préf. in-1*. Fréq. abs. littér. : 54. Bbg. Gohin 1903, p. 266. |