| INSOUCI, subst. masc. Rare et littér. Absence de souci. Simulant l'insouci, je marchais par les rues (Cros, Coffret santal,1873, p. 62):1. Le pire de la situation, c'est que je me sens mortellement atteint. Pour faire de l'art, il faut un insouci que je n'ai plus. Je ne suis ni chrétien ni stoïque. J'ai bientôt 54 ans. À cet âge-là on ne refait pas sa vie, on ne change pas d'habitudes. L'avenir ne m'offre rien de bon et le passé me dévore.
Flaub., Corresp.,1875, p. 267. − [Avec un compl. prép. de désignant ce qui ne fait pas l'objet de souci] Fait de ne pas se soucier de quelque chose. L'insouci des choses d'art de ce gouvernement (Goncourt, Journal,1867, p. 317).Un dédain des autres, un insouci complet du « qu'en dira-t-on », une affectation même d'audace et de désinvolture (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 198): 2. ... derrière un vitrage clos, des gens étaient assis dans un salon de lecture pour la description duquel il m'aurait fallu choisir dans le Dante tour à tour les couleurs qu'il prête au paradis et à l'enfer, selon que je pensais au bonheur des élus qui avaient le droit d'y lire en toute tranquillité, ou à la terreur que m'eût causée ma grand'mère si, dans son insouci de ce genre d'impressions, elle m'eût ordonné d'y pénétrer.
Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 664. Prononc. : [ε
̃susi]. Étymol. et Hist. 1835 (A. Carrel,
Œuvres pol. et littér., éd. Littré et Paulin, t. 4, p. 248). Dér. de souci*; préf. in-1*. Fréq. abs. littér. : 11. |