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INOCULER, verbe trans.
A. − [Le compl. désigne une maladie, son principe] Communiquer volontairement dans un but préventif une maladie contagieuse, un virus, par introduction du germe, du virus dans l'organisme. J'avais donc inoculé à Joseph Meister le virus rabique le plus virulent (Pasteur, Travaux,1885, p. 399).Il ne faut hésiter à inoculer, au risque d'une réaction violente, un virus amoindri, affaibli, avant que le vrai microbe ne s'installe dans l'organisme et le tue (Vialar, Bien-aller,1952, p. 135):
Je vivrais deux cents ans, que je l'entendrais toujours nous parler de la nouvelle découverte, le cow-pox, venue d'Angleterre, contre la petite vérole, et nous expliquer que c'était une sorte d'humeur du pis des vaches; que cette humeur, étant inoculée aux enfants par une simple piqûre, les préservait de la maladie... Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 479.
Emploi pronom. Chez l'homme, on distingue une forme cutanée ou pustule maligne, observée chez les bouchers ou chez les équarrisseurs qui s'inoculent le charbon à la suite d'une petite plaie ou d'une érosion cutanée (Garcin, Guide vétér.,1944, p. 214).
B. − Vieilli. [Le compl. désigne une pers., un animal] Communiquer la variole à quelqu'un par inoculation; transmettre à quelqu'un, à un animal, une maladie par introduction volontaire du germe, du virus. J'inocule mon fils demain (Staël, Lettres L. de Narbonne,1793, p. 178).Deux ou trois fois Chauvel m'avait prévenu de faire inoculer la petite Annette, mais je n'avais pas voulu, ni Marguerite non plus (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 478).
Au passif. Il y a une maison particulière où les enfants de la colonie sont inoculés tous les ans, dans le printemps et l'automne (Le Moniteur,t. 2, 1789, p. 301).
Emploi abs. Inoculer la petite vérole. Il y a plusieurs manières d'inoculer (Ac.1798-1878).
C. − P. métaph. Plus tard nous inoculons nos goûts, nos vices peut-être à la femme qui nous aime; tandis qu'au début de la vie, celle que nous aimons nous impose ses vertus, ses délicatesses (Balzac, Lys,1836, p. 278).Ils ont trouvé moyen d'inoculer au dreyfusisme les vices de la raison d'État (Péguy, Argent,1913, p. 1257).
Prononc. et Orth. : [inɔkyle], (il) inocule [inɔkyl]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. [1722 Bl.-W.3-5] 1723 (Lettre sur l'inoculation de la petite vérole... par M. De La Coste, D.M. − Paris, C. Labottière, p. 22 : inoculer leurs enfans); 1771 p. métaph. (Helvétius, De l'Homme, t. 2, p. 415 : d'inoculer, si je l'ose dire, le bon sens au reste des citoyens). Empr. à l'angl.to inoculate attesté dep. 1722 au sens de « transmettre artificiellement la variole à un sujet sain dans le but de le rendre résistant à cette maladie », ce verbe étant attesté dep. le xves., au sens « greffer en écusson (par insertion d'un bourgeon ou œil), greffer » du lat. inoculare (de oculus « œil » d'où bouton, bourgeon ») auquel il est empr. (NED). Fréq. abs. littér. : 95.