| INNERVER, verbe trans. MÉDECINE A. − Fournir en éléments nerveux une partie de l'organisme. Le plexus brachial d'où part le nerf brachial qui innerve le membre antérieur et le plexus lombo-sacré où prennent naissance les nerfs du membre inférieur, en particulier le nerf sciatique (Camefort, Gama, Sc. nat.,1960, p. 201).Part. passé en emploi adj. La présence au niveau de la bifurcation carotidienne d'une région richement innervée (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 644). B. − Déterminer l'activité fonctionnelle des éléments nerveux d'une partie de l'organisme. La localisation, bien qu'un peu plus diffuse, continue à se faire au même point, par projection sur le territoire innervé par les fibres excitées les premières (Piéron, Sensation,1945, p. 407). − Emploi pronom. à sens passif. Aux dires de psychologues expérimentaux on ne peut penser la voyelle a sans que s'innervent les cordes vocales (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 180). − P. métaph. ou p. anal. Mystérieusement innervé encore après des siècles de léthargie, on eût dit qu'après les heures de travail le cœur réactivé de la ville se remettait à battre (Gracq, Syrtes,1951, p. 320).Elles [des autoroutes urbaines de dégagement] innerveront des quartiers nouveaux, aérés, où la ville se réconcilie avec la nature (Amén. terr.,1964, p. 17). REM. Innervateur, subst. masc.,hapax. Ce qui innerve. Comme il [Soury] me faisait l'honneur de me le dire un jour : du moins ai-je étudié ce qu'il y a de plus rare dans la nature : les fonctions de l'innervateur (...). Le Système nerveux central a coûté à Soury environ quatre mille francs (Barrès, Cahiers, t. 2, 1899, p. 161). Prononc. : [in(n)ε
ʀve], (il) innerve [in(n)ε
ʀv]. Étymol. et Hist. 1826 innervé (F. J. V. Broussais, in Encycl. progressive, 134-5 ds Quem. DDL t. 12). Dér. sav. du lat. nervus « nerf » avec préf. in-2* et dés. -er. Bbg. Quem. DDL t. 8. |