| INHUMANITÉ, subst. fém. A. − Caractère de celui ou de ce qui n'appartient pas ou semble ne pas appartenir à la nature de l'être humain. Une impression d'inhumanité, de divin, de révélation miraculeuse se dégage encore de l'exquise beauté des coiffures des femmes (Artaud, Théâtre et son double,1938, p. 71). B. − En partic. 1. Caractère de celui qui manque d'humanité; cruauté, méchanceté. Voilà ton inhumanité, ta méchanceté, tes coups de couteau par derrière (Cocteau, Par. terr.,1938, I, 6, p. 214). − P. méton. ♦ Caractère d'un comportement, d'un acte inhumain. Allez, monsieur, il y a de l'inhumanité dans ce que vous m'ordonnez! (Guilbert de Pixer., Coelina,1801, I, 3, p. 7).Je ne pouvois sans inhumanité séparer la fille du père (Chateaubr., Martyrs, t. 2, 1810, p. 85): Et si nous recherchons pourquoi tant d'inhumanité dans les temps passés, nous trouverons que (...) c'étaient la rapine, l'envie, la vengeance, l'enivrement progressif du sang répandu.
Barante, Hist. ducs Bourg., t. 1, 1821-24, p. 86. ♦ Rare, au plur. Acte inhumain. Ce sont là des inhumanités de roi ou des infirmités d'homme (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t. 3, 1840, p. 104). 2. Caractère de ce qui manque d'humanité, de ce qui est ou semble étranger, hostile à l'être humain. Ces gorges noires, ces abîmes qui serpentent dans la montagne sont terribles d'inhumanité (Barrès, Pays Lev., t. 1, 1923, p. 100).L'âme n'agit pas autrement contre l'inhumanité de la nuit (Valéry, Variété [I], 1924, p. 159). Prononc. et Orth. : [inymanite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1312 « défaut d'humanité » (Ord., I, 509 ds Gdf. Compl.); 2. fin xives. « acte inhumain » (Songe du Vergier, sign. A 3ro, ibid.). Empr. au lat.inhumanitas « cruauté, barbarie; inhumanité ». Fréq. abs. littér. : 69. |