| INFÉLICITÉ, subst. fém. Vx, littér. Manque de félicité, infortune, état malheureux. Elle se regardait [Mmede Staël] comme la plus malheureuse des femmes, dans un exil dont j'aurais été ravi. Qu'était-ce à mes yeux que cette infélicité de vivre dans ses terres, avec les conforts de la vie? (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 193).Et, de ses souvenirs, les ardeurs amorties Ne lui lèguent que lie et qu'infélicité (Montesquiou, Hort. bleus,1896, p. 200).− P. méton., au plur. Ce qui contribue à l'infortune, circonstances malheureuses. Elle avait au sein la mort que ses infélicités passées y avaient mise (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 157). ♦ Au sing. Les eaux ne coulent pas, les bois ne sont pas verts, Les cieux ne sont pas purs pour votre anxiété. Vous ne connaissez rien dans l'immense univers Qui ne soit l'instrument d'une infélicité (Péguy, Ève,1913, p. 740). Prononc. et Orth. : [ε
̃felisite]. Att. ds Ac. 1798 et 1935. Étymol. et Hist. 1376 « malheur » (Philippe de Mézières, Songe du Vieil Pèlerin, éd. G. W. Coopland, t. 1, p. 619). Empr. au lat.infelicitas « malheur; stérilité ». |