| INFINITIF, -IVE, subst. masc. et adj. GRAMMAIRE I. − Subst. masc. ,,Forme nominale dont la fonction essentielle est d'énoncer purement et simplement le procès exprimé par le verbe. En tant que terme nominal, l'infinitif peut être substantivé (le manger, le boire); en tant que verbal il peut avoir un régime (manger du pain); exceptionnellement, ainsi en latin et en grec, il peut exprimer la voix et le temps (infinitifs actif, passif, présent, passé, futur), mais non le nombre et la personne; de ce fait il est apparu aux grammairiens anciens comme un mode incomplet, inexplicite (...) par rapport à l'indicatif (...)`` (Mar, Lex. 1951). L'infinitif mode non personnel et non temporel; l'infinitif nominal; infinitif sujet, attribut, complément circonstanciel; infinitif substantivé; construction des infinitifs compléments d'un verbe. Au sortir du lycée Henri IV tu t'es mis à m'expliquer, un soir, sur la place du Panthéon, que les mots français qui provenaient d'un verbe latin étaient formés, en général, du supin, et non pas de l'infinitif ou de l'indicatif (Duhamel, Combat ombres,1939, p. 53).L'R final des infinitifs mourir, recevoir, etc... n'a pu s'amuïr et par là ces infinitifs se sont nettement distingués du type aimer (Bailly, Lang. et vie,1952, p. 107).Mots français réduits à une forme canonique, généralement celle que donne le dictionnaire : verbes à l'infinitif, etc... (Coyaud, Introd. ét. lang. docum.,1966, p. 42). ♦ Infinitif de narration. ,,L'infinitif est quelquefois substitué à un temps du passé de forme personnelle dans un énoncé rapide de caractère narratif (...). Il est dit alors historique ou descriptif ou de narration`` (Mar. Lex. 1951). L'infinitif de « narration », dont ce vers de La Fontaine nous donne l'exemple classique : Ainsi dit le renard, et flatteurs d'applaudir. Tel journaliste (...) semble se complaire à répandre (...) ces infinitifs (...) : M. Aragon d'applaudir... Et de montrer... Et de dire... (R. Le Bidoisds Dupré 1972). II. − Adjectif ♦ Mode infinitif. L'infinitif. Sur le mode infinitif. À l'infinitif. Parfois, au cours d'un salut, devant un doux chant flexible et calme, il se donnait des conseils sur le mode infinitif : « de l'abandon, de la douceur, prendre modèle sur ces chants » (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 250). ♦ Proposition infinitive, p. ell. une infinitive. Proposition comportant un sujet propre et dont le verbe est un infinitif. ,,Sur le modèle des propositions latines (...) dites propositions infinitives les écrivains humanistes ont parfois construit à l'infinitif le complément des verbes régents qui évoquent une opération de l'intelligence ou un acte de volonté (...). Ce tour est exceptionnel en français moderne : elle jugeait cette récréation lui être profitable (G. Flaubert)`` (Wagner-Pinchon 1962) : Considérons la proposition infinitive latine traduite ainsi : « Moi aller en voyage »; elle exprime un noyau de signification qui peut être commun à des actes très différents qui le visent de façons elles-mêmes très différentes.
Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 43. Prononc. et Orth. : [ε
̃finitif], fém. [-i:v]. Att. ds Ac. dep. 1694 en tant que substantif. Étymol. et Hist. 1368 muef infinitif « mode infinitif » (E. Deschamps, Chartre des Fumeux, 118 ds
Œuvres, éd. G. Raynaud, t. 7, p. 316). Empr. au lat. des grammairiensinfinitivus (modus) « l'infinitif ». Fréq. abs. littér. : 38. Bbg. Imbs (P.). L'Emploi des temps verbaux en fr. mod. Paris, 1960, pp. 151-158. - Jensen (J.S.). L'Infinitif et la constr. rel. en fr. et en ital. contemp. R. rom. 1973, t. 8, pp. 122-132. - Kjellman (H.). La Constr. mod. de l'infinitif dit sujet logique en fr. Uppsala, 1919, passim. - Pinchon (J.). Emploi de l'infinitif complément de phrase. Fr. Monde. 1974, no104, pp. 46-47; no106, pp. 48-49; no107, pp. 45-46. |