| INCURIE, subst. fém. Indifférence et manque total de soin ou d'application dans l'exercice d'une fonction ou dans l'exécution d'une tâche. Synon. abandon, insouciance, laisser-aller, mollesse, négligence; anton. attention, soin, souci.Coupable, dangereuse incurie; ignorance et incurie; incurie administrative, gouvernementale, professionnelle; vivre dans l'incurie. Tu n'es pas prête? (...) mais la voiture est avancée! (...) tu es d'une insouciance (...) d'une incurie (Gyp, Mar. Chiffon,1894, p. 201):Quant au gouvernement, il montrait cette faiblesse, cette indécision, cette mollesse, cette incurie ordinaires à tous les gouvernements, et dont aucun n'est jamais sorti que pour se jeter dans l'arbitraire et la violence.
France, Île ping.,1908, p. 237. − Incurie de, pour + subst. ♦ [Avec un compl. déterminatif objectif] Même dégoût ou incurie des affaires et de tout ce qui attache ou occupe le commun des hommes (Maine de Biran, Journal,1818, p. 126).Une profonde incurie pour tout ce qui est vulgaire (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 255). ♦ [Avec un compl. déterminatif subjectif] Un grand jardin mélancolique, dont les pelouses négligées, les arbres mal taillés, annonçaient l'incurie du propriétaire (Ponson du Terr., Rocambole, t. 2, 1859, p. 75). Prononc. et Orth. : [ε
̃kyʀi]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1611 (Cotgr.). Empr. au lat.incuria de même sens. Fréq. abs. littér. : 115. |