| INCULQUER, verbe trans. Graver quelque chose (dans l'esprit de quelqu'un); enseigner quelque chose d'une façon durable. Synon. fixer, imprimer.Inculquer une opinion, une vérité, des habitudes. Un bon moyen pour inculquer aux Français une langue étrangère serait de les envoyer faire leurs études à l'étranger (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 79).De vieux précepteurs (...) avaient tenté de lui inculquer quelques rudiments de calcul et d'orthographe (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 78):Notre malheur, c'est qu'on nous inculque dès l'enfance des idées, des croyances et des soucis d'outre-tombe, par où notre nature est faussée à jamais : car ces pensées et ces terreurs, on ne s'en affranchit plus...
Lemaitre, Contemp.,1885, p. 133. ♦ Absol., rare. Le Christ inculque avec force (Michelet, Journal,1844, p. 559). − Emploi pronom. passif. Les proverbes s'inculquent facilement dans la mémoire (Ac.1835-1935). REM. Inculcation, subst. fém.,rare. Action d'inculquer (quelque chose); résultat de cette action. Si l'on doit parler de culture « populaire » (...) ce n'est pas dans l'art qu'il faut en chercher le modèle. Bien plus, c'est probablement la résistance à l'inculcation d'un tel modèle, sous la forme de la culture de masse ou de la culture « cultivée », qui mesure la force de cette culture populaire (Le Monde,20 déc. 1979, p. 17). Prononc. et Orth. : [ε
̃kylke], (il) inculque [ε
̃kylk]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1512 part. passé adj. (J. Lemaire de Belges, Illustrations de Gaule, éd. J. Stecher, t. 1, p. 246); 1532 inculcer (Rabelais, Pantagruel, éd. V.L. Saulnier, chap. 6). Empr. au lat.inculcare « faire pénétrer », proprement « fouler », dér. de calx, calcis « talon ». Fréq. abs. littér. : 186. |