| INCONTINENT1,-ENTE, adj. A. − Vieilli, dans la lang. de la mor. relig. Qui abuse des plaisirs sexuels, qui vit dans la débauche. Synon. débauché, déréglé, intempérant, jouisseur; anton. chaste, continent, équilibré, pur.Jeune homme incontinent. Chez beaucoup, les vices et les vertus existent parallèlement. − Oui (...) on peut être incontinent, en adorant la chasteté (Péladan, Vice supr.,1884, p. 186).De quelque façon que nous considérions les hommes depuis la chute d'Adam, nous les voyons affamés et incontinents (France, Rôtisserie,1893, p. 306). − P. ext. Qui manque de modération, de retenue (notamment dans les paroles). Et voici qu'Andrée, aussi incontinente de parole que de plume, irait publier qu'elle est ma maîtresse! (Montherl., J. filles,1936, p. 1015).Le vrai poète est incontinent (Colette, Jumelle,1938, p. 128). ♦ [P. méton.] J'en arrive, après avoir terminé ces volumes, à ne même plus me rappeler les incontinentes descriptions, les insipides harangues qu'ils renferment (Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 9).Elle avait versé sur son mari la meilleure part de sa tendresse incontinente (Martin du G., Devenir,1909, p. 15). B. − MÉD. Qui est affecté d'incontinence (v. ce mot C). Enfant, vieillard incontinent. (Ds Man.-Man. Méd. 1977). Prononc. et Orth. : [ε
̃kɔ
̃tinɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1370-72 adj. et subst. « (celui) qui se livre au plaisir charnel » (Oresme, Ethique, VII, 2, éd. A. D. Menut, p. 365); 2. 1886 « immodéré, sans retenue » (Bloy, Désesp., p. 244); 3. 1922 méd. (Lar. univ. : vessie incontinente). Empr. au lat.incontinens, -tis plus spéc. employé au sens 1 en lat. chrétien. Bbg. Grundt (L.-O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen-Oslo-Tromsø, 1972, pp. 53-54, 259-260. |