| INAVOUABLE, adj. Qui n'est pas avouable, qu'on ne peut ou veut pas reconnaître. Inavouable et caché, honteux, secret, obscur; acte, désir, pensée, vice inavouable. Ce n'était qu'une pauvre et banale histoire, une triste liaison inavouable et heureusement inavouée et qui deviendrait un sordide concubinage si elle durait seulement quelques semaines de plus (Larbaud, Amants,1923, p. 46).Plus les aveux se pressaient à ses lèvres, et se levaient, nombreux et troubles, les souvenirs, plus cet inavouable passé lui apparaissait effectivement inavouable − impossible à faire tenir dans des phrases (Martin du G., Thib., Sorell., 1928, p. 1248) :Elle pensa soudain avec passion : « Il [l'enfant] aurait été à moi ». Mais ce désir secret, cet obscur serment étaient tellement solitaires, tellement inavouables, il fallait les dissimuler à tant de gens, qu'elle se sentit brusquement coupable et elle eut horreur d'elle-même.
Sartre, Âge de raison,1945, p. 75. − Emploi subst. masc. à valeur de neutre. Une espèce de pudeur cléricale de curé raté, pour qui l'œuvre de chair conserve toujours un relent (...) d'interdit, d'inavouable (Arnoux, Zulma,1960, p. 60). Prononc. et Orth. : [inavwabl̥]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. [1815 (s. réf. ds Bl.-W.1-5)]; 1835 (Th. Gautier, Mllede Maupin, VI, p. 127 ds Rob., s.v. déraciner). Dér. de avouable*; préf. in-1*. Fréq. abs. littér. : 114. DÉR. Inavouablement, adv.,rare. D'une manière inavouable. J'admirais que les médisances de l'abbé eussent si peu fait pour me détacher d'Isabelle et que tout ce que je découvrais d'elle avivât inavouablement mon désir (Gide, Isabelle,1911, p. 666).− [inavwabləmɑ
̃]. − 1reattest. 1911 id.; de inavouable, suff. -ment2*. |