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IMPULSION, subst. fém.
A. −
1. Vieilli. Action de pousser. C'est probablement l'impulsion du vent vers la terre, et sa répulsion vers le ciel, qui les élèvent, les pelotonnent [les nuages] (Bern. de St.-P., Harm. nat.,1814, p. 139).Sous l'impulsion du vent, le véhicule filait sur la neige durcie avec une rapidité de quarante milles à l'heure (Verne, Tour monde,1873, p. 185).
Rare. [Constr. avec un compl. prép. de désignant un agent humain] Sous l'impulsion des trois femmes inclinées, la balançoire reprit son rythme berceur (Guèvremont, Survenant,1945, p. 206).
P. méton., rare. Mouvement acquis (par un objet). Les cochers du Midi ne savent d'autre finesse que de mettre leurs cinq lourds chevaux au galop pour faire la descente afin de profiter de l'impulsion pour faire encore au galop les premiers pas de la montée (Stendhal, Mém. touriste, t. 3, 1838, pp. 143-144).
2. Poussée qu'exerce un corps en mouvement pendant une durée de temps, généralement très brève, sur un corps immobile, et qui (peut) provoque(r) la mise en mouvement de ce dernier. Impulsion et résistance.
Communiquer, donner, imprimer, transmettre une impulsion à (qqc.); recevoir une impulsion de qqc., par qqc.; résister à une impulsion. Discoverer 21 (...) reçut une impulsion additionnelle par des fusées de bord mises à feu au cours de la quatrième révolution sur ordre envoyé du sol (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 582) :
1. L'impulsion donnée au piston [dans un moteur] est due à l'inflammation du mélange d'air et de carburant comprimé dans le cylindre, inflammation produisant une très forte élévation de température et de pression, ce qui chasse le piston vers le bas. Chapelain, Techn. automob.,1956, p. 8.
3. Spécialement
a) PHYS., MÉCAN. Produit du module d'une force s'exerçant sur un point ou un système matériel par la durée de son action, égal à l'accroissement de la quantité de mouvement de ce point ou de ce système; p. ext. quantité de mouvement. Lorsqu'une force agit sur un système matériel indéformable, elle accroît sa quantité de mouvement d'une quantité égale à l'impulsion (Laitier1969).
b) Variation brusque d'une grandeur physique (tension, intensité électrique, fréquence) avec retour à l'état initial servant de support d'information, de signal dans différents dispositifs électriques ou électroniques (d'apr. Siz. 1968). Impulsion électrique. Les radars modernes à grande portée produisent des impulsions de plusieurs dizaines de milliers de kilowatts (Decaux, Mesure temps,1959, p. 43).Chacun d'eux [les chiffres dans un ordinateur] est représenté par des groupes d'impulsions, convenablement espacés dans le temps (Decaux, Mesure temps,1959p. 33).
c) BIOL. ,,Ensemble des processus physico-chimiques extrêmement brefs qui caractérisent le stade initial de l'activité fonctionnelle élémentaire d'un nerf, d'un neurone ou d'une de ses parties, et par lesquels s'effectuent les phénomènes de conduction et de transmission dans le système nerveux (Fessard, in Piéron, PUF4)`` (Méd. Biol. t. 2 1971). Impulsion nerveuse. Dans la régulation d'un mouvement véritable, les impulsions transmises aux centres nerveux supérieurs (...) peuvent provoquer l'envoi d'impulsions motrices dans de nouveaux muscles (Couffignal, Mach. penser,1964, p. 83).
B. − Au fig.
1. Principe déterminant le développement, le dynamisme d'une activité sociale, économique, intellectuelle. Synon. animation, incitation.Donner, recevoir une forte, puissante, vigoureuse impulsion. Sous l'impulsion donnée par les recherches de Humboldt, les études américaines prennent un grand développement et s'orientent nettement vers l'ethnographie et l'archéologie (Hist. de la sc.,1957, p. 1467).L'accueil que les représentants de la France ont trouvé auprès de vous me laisse espérer qu'une impulsion nouvelle pourra animer les relations franco-chinoises (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 399).V. exposé B 1 a, Comte, Catéch. posit., 1852, p. 366 et animation, ex. 13 :
2. ... Charlemagne a donné à l'Europe chrétienne l'impulsion qu'elle conserve encore, et chacune des sociétés qui la composent a fait d'autant plus de progrès vers la perfection sociale, qu'elle a été plus fidelle [sic] à la direction reçue de ce puissant moteur... Bonald, Essai analyt.,1800, p. 212.
P. méton. Mouvement social, économique, intellectuel, considéré dans sa dynamique. Le Roi mourut. L'impulsion philosophique renversa toutes les digues (Constant, Princ. pol.,1815, p. 136).L'impulsion innovatrice se propage dans des conditions entièrement différentes du modèle de J. Schumpeter qui n'a pas étudié explicitement la firme régionalement dominante et l'unité motrice dans un territoire (Perroux, Écon. xxes., 1964, p. 181).
2.
a) Principe déterminant l'action d'une personne. Synon. incitation.La race anglaise (...) n'a pas au même degré [que les Français] cette force d'impulsion qui entraîne à tout moment (Delacroix, Journal,1853, p. 26).Le sujet manifeste une grande suggestibilité tant aux impulsions extérieures qu'aux poussées internes (Amadou, Parapsychol.,1954, p. 202).
[Constr. avec un compl. prép. de désignant un principe d'action psychol.] Impulsion de l'habitude, du moment, de la nature, de la passion, d'un penchant, de la raison, de la volonté. Le pain et l'eau ont toujours la même saveur pour celui qui attend l'impulsion du besoin, tandis que les appétits factices, capricieux, s'irritent et s'émoussent par l'habitude (Maine de Biran, Influence habit.,1803, p. 62).On disait même que, si elle l'épousait jamais, elle obéirait à la volonté de son père et non point aux impulsions de son cœur (Ponson du Terr., Rocambole, t. 4, 1859, p. 127).V. bonté ex. 20 :
3. On pourroit se représenter un caractère fier sans être sévère, qui ne blâmât rien d'après les règles reçues, mais seulement d'après l'impulsion du cœur. Une religion qui mît l'âme en communication intime avec le ciel et fît reconnoître ses adeptes par les saintes impulsions de la piété et de la fierté... Staël, Allemagne, t. 1, 1810, p. 94.
Vieilli. [Constr. avec un compl. prép. de ou un adj. désignant un agent] La France, sous l'impulsion divine, délivra elle-même le brevet au premier capitaine de la terre (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 313).C'était comme une impossibilité naturelle de se plier à l'impulsion d'autrui (Sand, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 310).
b) En partic. Force psychique spontanée et irrésistible, qui pousse à l'action. La verve est une passion, une impulsion, un besoin : elle cherche à se contenter. Le goût est un sentiment : il voudrait plaire à tout le monde (Joubert, Pensées, t. 2, 1824, p. 87).Il [Gide] ne sait pas lui-même où il va, ni très bien où il veut aller. Il écrit d'impulsion, selon le caprice de l'heure (Martin du G., Notes Gide,1951, p. 1386).V. amadouer ex. 4 et descendre ex. 4 :
4. À quel point j'ai été victime de mes impulsions, de mes bouffées, de mon incapacité d'attendre, disons tout d'un mot, de mon incapacité de supporter (...) victime de moi-même dans mon âme la plus profonde comme du point de vue le plus matériel de ma vie, moi seul le sais... Montherl., Pte Inf. Castille,1929, 1repart., p. 588.
[Constr. avec un compl. prép. de ou un adj. spécifiant cette force] Synon. mouvement.Impulsion affective, nerveuse, sensuelle. Il examina la situation et la trouva inouïe; tellement inouïe qu'au milieu de sa rêverie, par je ne sais quelle impulsion d'anxiété presque inexplicable, il se leva de sa chaise et ferma sa porte au verrou (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 273).Mon vieux, il ne faut pas se laisser aller à une impulsion sentimentale (Abellio, Pacifiques,1946, p. 171).
Rare. [Constr. avec un compl. prép. à, vers] Vers la fin de cette troisième époque, l'impulsion vers le théisme a été la plus forte. Une foule de prétendues révélations sont venues ébranler la croyance en la mythologie populaire (Constant, Journaux,1804, p. 160).Si nous l'affirmons [l'infinité divine], ce n'est pas que notre esprit la conçoive; c'est que nous sommes mus par une impulsion irrésistible à la proclamer (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1284).
SYNT. Impulsion aveugle, intérieure, irraisonnée, irréfléchie, irrésistible, obscure, secrète, soudaine, subite, violente; céder, résister, obéir à une impulsion, suivre une impulsion; agir selon une impulsion; une impulsion entraîne, pousse qqn.
C. − En partic., PSYCHOL. Trouble psychique caractérisé par une tendance, qui échappe au contrôle du sujet, à exécuter des actes satisfaisant un besoin impérieux, déchargeant un état de tension émotionnelle. Impulsion et inhibition; impulsion, pulsion et compulsion; impulsion agressive, sexuelle; impulsion d'un enfant. Le second caractère que nous présentent les obsessions c'est l'impulsion, c'est-à-dire la tendance à l'acte (Janet, Obsess. et psychasth.,1903, p. 75) :
5. À côté de cette dominante projective qui est comme la pointe active de l'impulsion, et sur laquelle certains (Wallon) mettent l'accent, d'autres (Janet) le portent sur la faiblesse sous-jacente du psychisme. Les impulsions morbides sont des plus variées : toxicomanies et dipsomanies, boulimie, impulsions sexuelles, impulsion au mouvement et notamment à la marche, impulsion au vol, impulsions sociales : au commandement, à l'autoritarisme... Mounier, Traité caract.,1946, p. 420.
REM. 1.
Impulseur, subst. masc.Dispositif donnant des impulsions (aux sens A 2 et A 3 b). Un impulseur tripale en acier dont la rotation a pour effet de mettre l'ensemble des matières en circulation (Incer,1975, no686, p. 465 ds Clé Mots).
2.
Impulsionnel, -elle, adj.Qui comporte ou qui a trait à des impulsions (aux sens A 2 et A 3 b). Une grandeur électrique impulsionnelle (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 345).À peine décelée une image impulsionnelle, à peine mis à jour un souvenir traumatisant, la psychanalyse pose le problème de l'interprétation sociale (Bachelard, La Terre et les rêveries de la volonté, Paris, Corti, 1948, p. 20).
Prononc. et Orth. : [ε ̃pylsjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1315 « mouvement donné à quelque chose, action de pousser » (Reg. des eschev. de la Rochelle, A.N. K 1223 ds Gdf. Compl.); 2. 1370-72 « force, élan qui pousse quelqu'un à faire quelque chose » (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, III, 20, p. 215). Empr. au lat.impulsio « choc, heurt, action de pousser, incitation, excitation à », dér. de impellere « heurter, pousser, pousser à, inciter à ». Fréq. abs. littér. : 1 377. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 252, b) 1 119; xxes. : a) 1 569, b) 2 390.