| IMPOSER, verbe I. − Emploi trans. A. − [Le suj. désigne un animé] . Vx ou littér. Poser (sur quelqu'un ou quelque chose). Je me penchai pour imposer sur son front le baiser solennel qui consacrait notre mariage (Nodier, Fée Miettes,1831, p. 145).Monté sur un rocher de cette sombre sierra où fut imposé l'énorme monastère [l'Escurial], quel voyageur n'a subi le despotisme de ce paysage (...)! (Barrès, Sang,1893, p. 49) : 1. ... quelle joie donc d'être un escargot. Mais cette bave d'orgueil ils en imposent la marque à tout ce qu'ils touchent. Un sillage argenté les suit. Et peut-être les signale au bec des volatiles qui en sont friands.
Ponge, Parti pris,1942, p. 31. − En partic. ♦ Imposer les mains. Poser, étendre les mains sur quelqu'un ou sur quelque chose pour le bénir, le guérir, lui conférer un pouvoir. Les apôtres donnaient le Saint-Esprit en imposant les mains (Ac.). L'étranger (...) imposa les deux mains en signe de deuil sur la tête de l'indienne, car elle avoit perdu son père et sa mère (Chateaubr., Natchez,1826, p. 131).L'évêque (...) m'imposa les deux mains sans mot dire, et il prolongea ce geste, il l'appuya dans l'intention évidente d'y faire passer toute son autorité d'évêque (Billy, Introïbo,1939, p. 144) : 2. ... comme les débauches de la nuit lui avaient donné faim, il pilla le couvent et se mit à table. Les hanaps emplis, il se souvint des moines et les appela. « C'est le moment de consacrer », dit-il. Et il leur ordonna d'imposer les mains sur cette orgie.
Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 272. ♦ LITURG. CATH. Imposer les Cendres. Déposer sur la tête ou le front d'un pénitent un peu de cendre, à l'entrée du Carême (d'apr. Foi t. 1 1968, s.v. imposition). − TYPOGR. Imposer une feuille. Disposer dans les formes les paquets de composition de manière à obtenir, après l'impression d'une feuille et son pliage, la suite des pages dans leur ordre numérique et avec des marges correctes (d'apr. L. Radiguer, Maîtres imprimeurs et ouvriers typographes, 1903, p. 101). − Au fig., vx. Imposer un nom. Donner un nom. J'ai eu l'attention la plus scrupuleuse à ne pas changer les noms que le capitaine Cook avait imposés aux différens caps qu'il avait reconnus (Voy. La Pérouse,t. 4, 1797, p. 169).Après les trente ou quarante jours de purification, l'accouchée se dispose à revenir à sa cabane : les parents s'y rassemblent pour imposer un nom à l'enfant (Chateaubr., Voy. Amér.,1827, p. 156).V. cercle ex. 9. B. − 1. [Le compl. d'obj. désigne une chose généralement désagréable, pénible ou difficile] Obliger à subir ou à faire. a) [Le compl. d'obj. est un subst.] Les conventions théâtrales imposées aux acteurs par la configuration d'un théâtre (Vogüé, Morts,1899, p. 112).Les restrictions cruelles imposées à la distribution du gaz (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 451).Un réacteur atomique (...) doit être mené avec la même discipline que celle imposée à l'équipage d'un navire (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 226).V. avent ex. 4 : 3. ... il était musulman, et sa religion, ainsi que les usages, lui imposaient la plus grande réserve avec les femmes quand elles n'ont pas été achetées par un bon contrat, ou prises à la guerre.
Mille, Barnavaux,1908, p. 204. SYNT. Imposer son autorité, ses conditions, une contrainte, des devoirs, une épreuve, son joug, sa loi, une obligation, une pénitence, sa présence, une tâche, sa volonté (à qqn); privations, sacrifices imposés par la nécessité. − Imposer (le) silence. Faire taire, ne pas laisser parler. Ne m'interrompez pas, dit Camusot en imposant silence à Lucien qui voulait parler, je ne vous interroge pas encore (Balzac, Splend. et mis.,1846, p. 448).Au beau milieu du silence qu'imposa la majesté d'une pièce de pâtisserie (Boylesve, Leçon d'amour,1902, p. 51). ♦ Au fig. [Le compl. second. désigne le siège ou une manifestation de l'affectivité humaine] Réprimer l'agitation, les élans. Imposer silence à ses passions. Il cherchait à imposer silence à son cœur, pour concentrer toute la force de son attention dans la discussion du parti à prendre (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 133).Le véritable devoir consiste à imposer silence aux sentiments d'une stérile humilité (Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p. 1327).[Le compl. second. désigne des détracteurs ou leurs propos] Enlever tout crédit, la possibilité de poursuivre des attaques. Imposer silence aux médisants, à la calomnie, au mensonge (Ac.). Il est aisé de voir où cette inculpation [de magie] l'aurait conduit (...) s'il n'eût eu l'esprit d'imposer silence à ses ennemis en faisant bâtir l'église Saint-Jacques-la-Boucherie (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 32). − Emploi pronom. réfl. indir. Malgré la contrainte qu'il s'imposait pour être aimable, sa figure vieillotte ne parvenait pas à plaire (Alain-Fournier, Meaulnes,1913, p. 256).Pour se punir, il s'était imposé son châtiment coutumier : dix fois de suite une longue épingle dans la cuisse (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 14) : 4. ... pour chaque dîner, où son devoir de fidèle sujet l'avait obligé à manger comme tout le monde, il s'imposait une pénitence de deux journées de nourriture au pain et à l'eau.
Stendhal, Chartreuse,1839, p. 130. − Emploi pronom. passif. Être nécessaire. Prendre les mesures qui s'imposent. Plus une tâche est difficile, plus aussi elle s'impose à des consciences comme les nôtres (Gobineau, Pléiades,1874, p. 99).Duputel était un des grands aigles du régime. Les obsèques nationales s'imposaient (Vogüé, Morts,1899, p. 428). − En partic. (cf. infra I C) [Le compl. d'obj. désigne une somme d'argent] Faire payer d'autorité. Imposer une contribution, un tribut. Les charges qu'on impose au contribuable (Renan, Avenir sc.,1890, p. 511).La taxe extraordinaire imposée sur les charges de secrétaire du roi (Mauriac, Vie Racine,1928, p. 209) : 5. L'argent manquait : une nouvelle taille fut imposée; et l'on était si pressé, qu'au lieu de laisser les gens des bonnes villes lever eux-mêmes leur impôt (...) des commissaires du roi furent envoyés partout...
Barante, Hist. ducs Bourg., t. 1, 1821-24, p. 350. ♦ Emploi pronom. réfl. indir. Une loi autorise ce département à s'imposer extraordinairement deux centimes additionnels (Ac.). b) [Le compl. d'obj. est un inf. introd. par de] Comme devoirs de vacances on m'avait simplement imposé de lire Télémaque (Loti, Rom. enf.,1890, p. 183).La situation imposait de s'en tenir à la défense des Hauts-de-Meuse (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 312) : 6. M. Homan me punit d'arrêt fixe, ensuite me relégua seul dans une cour voisine, enfin m'imposa de marcher à vingt mètres derrière le dernier rang pendant la promenade.
Billy, Introïbo,1939, p. 26. − Emploi pronom. réfl. indir. Parfois, il s'imposait bien de rester à la maison jusqu'au soir; mais c'était, en fin de compte, se priver sans profit pour la malade (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 50) : 7. ... un athée, c'était (...) un fanatique (...) qui s'imposait de prouver la vérité de sa doctrine par la pureté de ses mœurs, qui s'acharnait contre lui-même et contre son bonheur au point de s'ôter le moyen de mourir consolé...
Sartre, Mots,1964, p. 79. 2. Faire accepter, faire admettre par une pression morale. a) [Le compl. d'obj. désigne une chose abstr., une manifestation de l'esprit humain] Imposer ses idées, son jugement, son opinion, sa pensée, ses vues; imposer le respect. Il avait beau se défendre d'imposer aux autres sa façon de sentir, il n'était pas tolérant (Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1536).Comment, par quels moyens, le peintre a-t-il contribué à imposer cette notion : l'art? (Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 65) : 8. ... il dominait la cliente, il se hâtait de l'expédier pour passer à une autre, en lui imposant son choix, en lui persuadant qu'il savait mieux qu'elle l'étoffe dont elle avait besoin.
Zola, Bonh. dames,1883, p. 490. 9. Nulle emphase, chez lui, nulle infatuation; mais une sorte de conviction profonde qui impose la confiance.
Gide, Journal,1943, p. 249. ♦ Imposer l'antienne*. − Emploi pronom. réfl. dir. Faire accepter, faire admettre sa valeur, ses mérites. Des hommes (...) qui, par leur maîtrise d'eux-mêmes, savent s'imposer à leurs subordonnés et dominer les événements (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 370) : 10. Quel honneur, monsieur [Pétain], que de recevoir dans des conjonctures si formidables, la plénitude du commandement, que de s'imposer à tous comme celui dont les circonstances proclament qu'il faut ou le prendre ou périr!
Valéry, Variété IV,1938, p. 83. − Emploi pronom. passif. L'idée était revenue, peu à peu enveloppante, pressante; et, maintenant, elle s'imposait, de toute la force victorieuse de sa simplicité et de son absolu (Zola, Débâcle,1892, p. 531).L'impressionnisme, bon ou mauvais, s'était imposé à l'attention du public (Mauclair, Maîtres impressionn.,1923, p. 157) : 11. ... là où le monothéisme a été franchement reconnu, c'est-à-dire dans le monde chrétien, il a immédiatement occupé une place centrale et s'est imposé comme le principe des principes.
Gilson, Espr. philos. médiév.,1931, p. 46. b) [Le compl. d'obj. désigne un auteur, un artiste considéré du point de vue de son œuvre] Maugis est un de ceux qui ont « découvert » Wagner en France. Il l'a imposé, d'années en années, par des chroniques têtues (Colette, Cl. s'en va,1903, p. 185).Quand Taine veut imposer un romancier, c'est Hector Malot; Anatole France un poète, c'est Frédéric Plessis (Paulhan, Fleurs Tarbes,1941, p. 19). − Emploi pronom. réfl. dir. Nul pédantisme, aucune affectation de grandeur vaniteuse ou de morgue choquante : tout naturellement il [Rubens] s'impose (Fromentin, Maîtres autrefois,1876, p. 38).Renoir s'impose à la déférence par l'obstination de son labeur, par l'originalité de sa vision, par sa réunion des dons fondamentaux de son art (Mauclair, Maîtres impressionn.,1923, p. 139). 3. [Le compl. d'obj. désigne une pers. gén. indésirable] Obliger à accepter, à admettre. Un père est un domestique imposé par la nature; on le dépose au vestiaire avec les parapluies, quand il est grognon et laid (Taine, Notes Paris,1867, p. 74).La Chambre, de son autorité, impose à une circonscription un représentant qu'un arrêt ayant la force de chose jugée déclare criminel (Barrès, Cahiers, t. 11, 1918, p. 390).V. cafard2ex. 3. − Emploi pronom. réfl. dir. Il s'imposa comme directeur de l'entreprise (Ac.1878-1935).On donne des dîners partout; as-tu seulement tenté une démarche pour faire inviter ta femme et ta fille? − J'ai pour principe de ne jamais m'imposer (Theuriet, Mar. Gérard,1875, p. 43) : 12. Dans l'état précaire où était son autorité dans le pays, il ne croyait pouvoir gouverner qu'en faisant peur et en s'imposant comme un souverain arbitre des différends industriels.
Sorel, Réflex. violence,1908, p. 308. C. − Le plus souvent au passif. Soumettre à un impôt (v. supra I B 1 en partic.). 1. [Le compl. d'obj. désigne une pers. ou une collectivité] Imposer qqn à tant (Ac.). Le contribuable qui est trop peu imposé ne réclame pas pour qu'on augmente sa quote, et celui qui est surtaxé paie mal (Say, Écon. pol.,1832, p. 513) : 13. ... Mazarin (...) imagina d'établir une taxe sur les principales maisons de Paris, mais (...) ayant rencontré dans les intéressés quelque résistance, il se borna à ajouter les cinq millions dont il avait besoin au brevet général de la taille. Il voulait imposer les citoyens les plus opulents; il se trouva avoir imposé les plus misérables...
Tocqueville, Anc. Rég. et Révol.,1856, p. 182. − Emploi pronom. réfl. dir. Autoriser un département à s'imposer extraordinairement (Ac.). 2. [Le compl. d'obj. désigne une chose] Imposer le vin, le sel, les cartes. Imposer les allumettes (Ac. 1935). Si l'on impose chez nous les cotonnades, la demande de ces produits devenant moins forte, les services productifs de nos fabricans seront moins payés (Say, Écon. pol.,1832p. 527).Le bruit s'était mystérieusement répandu (...) que tout chapelet serait prochainement imposé d'une taxe de cinq francs cinquante (Tharaud, Fête arabe,1912, p. 241) : 14. ... le percepteur des contributions n'osait pas trop vous vexer si vous étiez en retard sur la somme annuelle de cent francs à laquelle étaient imposées vos petites propriétés.
Stendhal, Chartreuse,1839, p. 465. II. − Emploi intrans. A. − Vx ou littér. (En) imposer. Tromper par de fausses apparences. S'en laisser imposer. Les côtes de la tortue (...) s'engrènent entre elles et avec les vertèbres du dos pour former le test. Ces sutures en ont même imposé à plusieurs naturalistes, qui ont pris des tests fossiles de tortue pour des fragmens de crânes humains (Cuvier, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 124) : 15. Quel attrait (...) me ramène toujours vers tes mânes, ô Clytie? Tu m'as trompé pourtant, c'est-à-dire tu m'en as imposé par orgueil et par fausse gloire, tu m'as entouré de faux prestiges et de fables (...) sans me dire (...) la vérité...
Sainte-Beuve, Poisons,1869, p. 14. 16. Camarade, ne crois à rien; n'accepte rien sans preuve (...). L'appétit de savoir naît du doute. Cesse de croire et instruis-toi. L'on ne cherche jamais d'imposer qu'à défaut de preuves. Ne t'en laisse pas accroire. Ne te laisse pas imposer.
Gide, Nourr. terr.,1897, p. 295. B. − En imposer (usuel) ou imposer (vx ou littér.). Inspirer l'admiration, le respect, parfois la crainte. Un verbe énorme qui en imposait aux badauds (Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1530).La vérité est la seule force qui impose, parce qu'elle est la seule puissance qui protège (Massis, Jugements,1923, p. 218).V. aimable ex. 23 : 17. Non, il [ton mari] ne t'impose pas, tu n'as pas pour lui ce profond respect, cette tendresse pleine de crainte qu'une véritable amante a pour celui en qui elle voit un Dieu.
Balzac, Mém. jeunes mar.,1842, p. 307. 18. Ce peuple expansif et aimable s'en laisse imposer par la morgue pédante et la nullité prétentieuse des pontifes de la cravate blanche : (...) ils ont seuls son admiration secrète et sa confiance absolue!
Pailleron, Monde où l'on s'ennuie,1869, I, 2, p. 8. Rem. ,,En imposer a été pris souvent dans le sens précédent [sens II B]; mais il signifie plus exactement tromper, abuser, surprendre, en faire accroire`` (Ac.). REM. Imposeur, subst. masc.Typographe qui procède à l'imposition (v. imposition A et imposer I A). Nous ne parlerons que pour mémoire des clichés montés sur bois, qui n'offrent aucune difficulté, sauf les vices d'équerre, auxquels l'imposeur est obligé de remédier (E. Leclerc, Nouv. manuel typogr.,1932, p. 345). Prononc. et Orth. : [ε
̃poze], impose [ε
̃po:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1302 trans. « imputer à tort » (Cart. de S.-Bertin, IV, 5, Guérard ds Gdf.); 1536 [éd.] id. « faire croire une chose fausse » (Calvin, Instit. chrétienne, éd. J.-D. Benoit, III, XVI, § 1); 1596 intrans. « faire accroire, tromper » (Hulsius). II. 1. a) 1370-72 « frapper d'une peine » (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, fol. 27c : Les painnes que l'en impose a ceulz qui pechent); b) xives. [ms.] « faire subir, faire accepter par contrainte » ces charges furent ... imposees (Bersuire, Trad. de T. Live, ms. B.N. fr. 20312 ter, fo21 verso ds Littré); c) 1342 imposer par jugement ... silance ... ausdiz acuseurs et denonceurs (A.N. JJ 74, fo7 vods Gdf. Compl., s.v. silence); 1358 imposer silance à son procureur (Lett. de remission, Bibl. des ch., 5esérie, t. 1, p. 82 ds Littré); 2. a) 1332, 29 janv. impouser a qqn « soumettre quelqu'un à un impôt » (Ord., XII, 15 ds Gdf. Compl., s.v. emposer); 1422 imposer qqn « frapper d'un impôt » (Doc. dans Livre Roisin, éd. Brun-Lavainne, p. 192 ds T.-L.); b) 1690 « lever un tribut sur les marchandises » (Fur.); 3. 1552 « se faire une obligation de » (Du Bellay, Enéide, livre III, 717, éd. H. Chamard, t. 6, p. 257); 4. a) 1564 trans. « faire accepter par une pression morale » (Calvin, op. cit., IV, X, § 1 : on ne doit imposer nécessité aux consciences ès choses desquelles elles sont affranchies par Iesus-Christ); b) 1715 id. « faire une forte impression, commander le respect, l'admiration » imposant part. prés. adj. un air imposant (Lesage, Gil Blas, II, III ds Rob.); c) 1735 en imposer (Marivaux, Marianne, 4epart. ds Littré); d) 1828 pronom. « faire reconnaître son ascendant moral ou intellectuel » (Guizot, Hist. civilisation, 4eleçon, p. 25); e) 1732 « impressionner par son importance » en partic. part. prés. adj. un faste imposant (Volt., Zaïre, IV, 5 ds Littré); 1825 « qui est important » une majorité imposante (Brillat-Sav., Physiol. goût, p. 25); en partic. 1855 qui est de forte corpulence l'imposante matrone (Nerval, Bohême gal., p. 145); 5. 1664 « contraindre quelqu'un à admettre une personne indésirable » (Racine, Thébaïde, III, 4); 1829 pronom. « se faire accepter par contrainte » (Boiste). III. 1. 1499 imposer un nom « désigner par un nom spécial » (ds FEW t. 8, p. 64a et b); cf. 1567 (Amyot, Démosth., 6 ds IGLF : ce surnom luy fut imposé); 2. 1530 « poser, mettre sur » (Palsgr., p. 602 : Il ma imposé une grant charge); en partic. 1541 imposer les mains (Calvin, op. cit., IV, XVI, § 7); 3. 1690 impr. (Fur.). Empr. au lat.imponere « placer sur; donner une charge à quelqu'un; imposer un tribut; abuser, tromper » francisé d'apr. poser*; d'abord en a. fr. emposer « poser, mettre sur » 1remoitié xiies. (Psautier Cambridge, 50, 20 ds T.-L.), en partic. emposer [un] num 1119 (Ph. de Thaon, Comput, 554, ibid.) puis imposer par latinisation du préf. (FEW t. 8, 64 a et 74 a). Fréq. abs. littér. : 4 793. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 267, b) 3 985; xxes. : a) 6 552, b) 9 814. DÉR. Imposable, adj.Qui peut être imposé, qui peut être soumis à l'impôt. Matière imposable (v. assiette de l'impôt). Tous les impôts possibles sur les matières les moins vraisemblablement imposables, un service militaire de plus en plus écrasant (...) tout cela passe sur nos Français comme un chien dans un troupeau (Verlaine,
Œuvres posth., t. 2, Voy. Fr., 1896, p. 63).Les privilégiés redoutaient les impôts : une assemblée du clergé, réunie par Brienne qui en espérait un subside, le refusa net, déclara (...) que le peuple français n'était pas imposable à volonté (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 23).− [ε
̃pozabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1798. − 1reattest. 1454, 26 juin « qui peut être soumis à l'impôt » imposables et contribuables (Sent. de l'abbé de Vezelai, Hist. d'Auxerre ds Gdf. Compl.); de imposer, suff. -able*. − Fréq. abs. littér. : 12. BBG. − Jourjon (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917/18, t. 30, pp. 68-69. |