| * Dans l'article "IMPOLI, -IE,, adj." IMPOLI, -IE, adj. A. − [En parlant d'une pers.] 1. Vx. Fruste, grossier, qui n'est pas policé : 1. Il était enfin guéri des siens par le scandale, le grand jour, il les avait enfin contraints à entrer avec lui dans le monde sans mensonges, le monde impoli de Caïn et d'Abel, d'Étéocle et de Polynice, des sept frères contre Thèbes, dans le monde de la tragédie.
Nizan, Conspir.,1938, p. 183. 2. Qui, volontairement ou non, manque aux règles de la politesse. Il était commun dans ses manières, impoli avec les femmes, se barbouillait de tabac et mangeait avec ses doigts (A. France, Vie fleur,1922, p. 340). − Emploi subst. : 2. Les agents qui s'approchent : Qu'est-ce qu'il y a? Tripied : Il y a que ma concierge refuse de m'ouvrir la porte. Les agents : Pourquoi ça? La concierge : Parce que monsieur est une espèce d'impoli.
Courteline, Femmes d'amis, Impoli, 1894, p. 160. B. − [En parlant d'une chose] 1. Qui manque de raffinement. Les adversaires [de l'Augustinus] eux-mêmes se sentaient obligés d'y reconnaître par places, dans le style, un vif et un brillant qu'ils n'auraient pas attendu de cette plume, jusque-là inélégante et impolie, de Jansénius (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1842, p. 99). 2. Qui révèle un manque de politesse. Les Choctaw, les Mohave et beaucoup d'autres Indiens évitaient de mentionner leur nom et considéraient comme fort impoli qu'on le leur demandât de but en blanc (Lowie, Anthropol. cult.,1936, p. 302). Prononc. et Orth. : [ε
̃pɔli]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. Ca 1380 « peu orné » (Lex. Aalma, éd. Roques t. 2, p. 196, 5721 : impolutus, impolis, mal aournés); 2. 1588 « rude, grossier » (Montaigne, Essais, III, 12, éd. A. Thibaudet, p. 1019); 3. 1718 « sans politesse » (Ac. : manières impolies). Dér. de poli*; préf. in-1*. Fréq. abs. littér. : 101. DÉR. Impoliment, adv.Avec impolitesse. Il m'a répondu fort impoliment (Ac.). Et bien entendu qu'il n'a été permis à personne De garder impoliment sur la tête, supposé même que ce soit une couronne, Son chapeau (Claudel, Poésies div.,1952, p. 859).− [ε
̃pɔlimɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1835. − 1reattest. 1761 (J.-J. Rousseau, Nouv. Héloïse, 1repart., lettre 1, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, p. 32); de impoli, suff. -ment2*. |