| IMPERFECTIBLE, adj. Qui n'est pas perfectible, qui ne peut être perfectionné. L'art religieux y resplendit [à Solesmes] comme nulle part; le chant y est mûr à point, les offices s'y célèbrent avec une imperfectible pompe (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 10).Pour que le passé soit définitivement ce qu'il est − inaltérable et imperfectible (Sartre, Baudelaire,1947, p. 186) :La grande Pensée, immanente au fond de tout, et qui depuis les origines continue la lutte pour se dégager, s'est fourvoyée, comme en autant d'impasses, dans ces pauvres têtes-là [des bêtes], obscurcies de matière, et du reste à peu près imperfectibles...
Loti, Chât. Belle-au-bois dorm.,1910, p. 65. − Emploi subst. masc. sing. invar. Le sentiment de l'imperfectible que donne souvent Heredia (Gide, Corresp. [avec Valéry], 1891, p. 76). Prononc. et Orth. : [ε
̃pε
ʀfεktibl̥]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1819 (Boiste). Dér. de perfectible*; préf. im- (in-1*). DÉR. Imperfectibilité, subst. fém.Caractère, état d'une chose ou d'une personne imperfectible. Cette application de tant de pasteurs modernes à affirmer l'imperfectibilité de la nature humaine (...) ne tend à rien de moins qu'à prononcer l'entière inutilité de leur fonction (Benda, Trahis. clercs,1927, p. 149).Elles [les machines à calculer] donnent au plus haut point l'idée de l'imperfectibilité des hommes comparée à la perfectibilité des machines (David, Cybern.,1965, p. 66).− [ε
̃pε
ʀfεktibilite]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. − 1reattest. 1814 (Jouy, Hermite, t. 5, p. 141); de imperfectible, suff. -(i)té*. |